Manfred Overmann
Organisation, charte et missions de la Francophonie
En construction !
Support juridique de l'ensemble du cadre institutionnel francophone, la Charte de la Francophonie définit notamment le rôle et les missions de l'Organisation internationale de la Francophonie (charte adoptée par la XXIe Conférence ministérielle de la Francophonie à Antananarivo, le 23 novembre 2005).
Le Cadre stratégique décennal de la Francophonie : 2005-2014 (pdf, 70 Ko), adopté lors du Xe Sommet de la Francophonie (Ouagadougou, Burkina Faso, 26-27 novembre 2004), formule des orientations stratégiques et des principes directeurs qui s’imposent à la programmation de l'OIF et des opérateurs directs de la Francophonie.
L'Organisation internationale de la Francophonie (Source)
(Cf. aussi le texte de Suzanne Capiau sur la génèse de l'OIF - PDF et une compilation du texte en format word)
"L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) rassemble les gouvernements des pays ayant le français en partage. La première conférence intergouvernementale se réunit à Niamey (Niger) en 1969. La première pierre institutionnelle est l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) créée en 1970, et devenue en 1995 l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF). Enfin, en 1986, se tient en France le premier sommet des chefs d'Etat et de gouvernement francophones.
Au milieu des années 1990, un tournant politique donne un nouvelle dimension à la Francophonie, jusque-là essentiellement consacrée à la coopération culturelle et économique. Entamé au sommet de Cotonou en 1995, c’est deux ans plus tard au sommet de Hanoi qu’aboutit cette réforme : une nouvelle Charte de la Francophonie est adoptée et le premier Secrétaire général de la Francophonie, Boutros Boutros-Ghali, est nommé.
Une nouvelle réforme intervient en 2005. La Conférence ministérielle, réunie à Tananarive (Madagascar), adopte le 23 novembre une nouvelle Charte de la Francophonie. Dans un souci de simplification du système institutionnel, l’Agence intergouvernementale constitue désormais l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), sous l’autorité du Secrétaire général de la Francophonie."
Genèse de l’Organisation institutionnelle de la Francophonie
Source: http://www.atuttascuola.it/francophonie/francophonie-organisation-institutionnelle.gif
Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, l’éclatement de l’empire colonial redonnera à la langue française son prestige pour servir un nouveau type de relations démocratiques au sein d’une francophonie qui se construira autour des Etats africains indépendants. La promotion et l’utilisation communes du français suscitera la création de nombreuses associations émanant d’individus ou de petits groupes.
L’idée d’une communauté organique francophone et de l’édification d’un Commonwealth à la française est lancée par les chefs d’État africains en juin 1966 lors du sommet de l’Organisation commune africaine et malgache (OCAM) afin d’éviter le morcellement des pays africains nouvellement indépendants et de faire contrepoids au mouvement panafricain provenant des anciennes colonies anglaises. Senghor et ses homologues nigérien et tunisien exposent leur projet de créer « une communauté spirituelle de nations qui emploient le français, que celui-ci soit langue nationale, langue officielle ou bien langue d'usage ».
La première conférence intergouvernementale des États francophones qui se trouve dans le prolongement de l’action des présidents Senghor, Diori et Bourguiba, se réunit à Niamey (Niger) du 17 au 20 février 1969 sous le patronage du ministre français des Affaires culturelles pour trouver les moyens de renouveler des liens privilégiés entre l’ancienne métropole et les pays nouvellement indépendants. Dans son discours inaugural du 17 février le ministre français de l’époque, André Malraux, s’incline devant les « plus hautes valeurs africaines » qu’il ne s’agit pas de soumettre à l’occident, mais d’intégrer avec la France dans une « civilisation universelle » et une « culture de la fraternité ».
La première pierre institutionnelle de la Francophonie est posée à Niamey le 20 mars 1970 lors de la deuxième conférence constitutive intergouvernementale des États francophones par la création de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) issue de l’Organisation commune africaine et malgache (1965) dont Hamani Diori était le Président. La Convention de Niamey assigne à l’ACCT de développer entre ses membres une coopération multilatérale sous forme d’une nouvelle solidarité dans les domaines de l’éducation, de la culture, des sciences et des techniques afin de devenir un « facteur supplémentaire de rapprochement des peuples par le dialogue permanent des civilisations. » Cette première organisation officielle qui regroupe 21 pays en 1970 connait des évolutions notamment au niveau de sa dénomination. En 1995 l’ACCT devient l’Agence de la Francophonie et en 2005, à Antananarivo, la Conférence ministérielle de la Francophonie adopte une nouvelle « Charte de la Francophonie » qui accorde à l’Agence, l'appellation d'Organisation internationale de la Francophonie (article 9) avec désormais 54 États et gouvernements membres et 14 observateurs.
C’est depuis le milieu des années 1990 que la Francophonie, jusque-là essentiellement consacrée à la coopération culturelle et économique, prend aussi une dimension politique. Ainsi le Sommet de la Francophonie représentant la plus haute instance de l’OIF décide en 1997 au septième Sommet francophone à Hanoï (Vietnam) de se doter d’un premier Secrétaire général, clé de voûte du système institutionnel francophone, en élisant Boutros Boutros-Ghali qui dirige l’Organisation en tant que représentant légal et porte-parole de l’OIF (article 6). Abdou Diouf, ancien président du Sénégal, lui succède au IXe Sommet de la Francophonie à Beyrouth en 2002 et est réélu en 2006 pour un deuxième mandat de quatre ans au XIe Sommet de la Francophonie à Bucarest.
Actuellement, les institutions de la Francophonie dont la fonction est définie par la « Charte » comprennent :
- La Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage (« Sommet ») est présidé par le chef d’État du pays hôte du sommet et se réunit tous les deux ans depuis sa constitution à Versailles en 1986. Il statue sur l’admission de nouveaux membres, définit les orientations de la Francophonie et adopte toute résolution garantissant le bon fonctionnement. Elle élit également le Secrétaire général.
- La Conférence ministérielle se compose des membres du Sommet représentés par le ministre des Affaires étrangères ou le ministre chargé de la Francophonie et est présidé par le ministre des Affaires étrangères du pays hôte. La Conférence se prononce sur les grands axes de l’action multilatérale, prépare les Sommets et veille à l’exécution des décisions prises.
- Le Conseil permanent de la Francophonie se compose des représentants personnels accrédités par les chefs d’États. Il est présidé par le Secrétaire général et est chargé de la préparation et du suivi du Sommet, sous l’autorité de la Conférence ministérielle. Il veille à l’exécution des décisions prises par la Conférence ministérielle.
- Le Secrétaire général de la Francophonie est représenté dans les instances des opérateurs et conduit l’action politique de la Francophonie dont il est le porte-parole. En tant que représentant légal de l’OIF il engage et signe les accords internationaux. Il est élu pour quatre ans et ne reçoit d’instructions ou d’émoluments d’aucun gouvernement ni d’aucune autorité extérieure. Le premier Secrétaire général est élu en 1997. Depuis 2002 le successeur de Boutros Boutros-Ghali est l’ancien Président sénégalais Abou Diouf.
- Les Conférences ministérielles permanentes de l’Éducation (la « Cofémen ») et celle de la Jeunesse et des sports (la « Conféjes »)
- L’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) regroupe des parlementaires de 77 parlements ou organisations interparlementaires répartis sur les cinq continents. Elle tient compte des priorités décidées par les Sommets et transmet des avis et des recommandations sur les thèmes majeurs du Sommet. L’APF travaille en partenariat avec l’OIF et remplit une fonction consultative. L’actuel Président de l’APF est le Gabonais Guy Nzouba-Ndama.
- L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) est l’opérateur principal de la Francophonie et le siège administratif des attributions du Secrétaire général. L’OIF est une personne morale de droit international public dont le siège est à Paris. Elle collabore avec les diverses organisations internationales et mène une action politique en faveur de la paix, de la démocratie, des droits de l’Homme, de l’économie et du développement. Depuis 1998 l’Assemblée générale des Nations unies reconnaît l’OIF comme observateur et favorise une coopération.
- Les opérateurs directs et reconnus du Sommet, qui concourent, dans les domaines de leurs compétences, aux objectifs de la Francophonie tels que définis dans la Charte, sont les suivants :
- l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) [http://www.auf.org/]
- TV5, la télévision internationale francophone [http://www.tv5.org./ ]
- l’Université Senghor d’Alexandrie [http://www.usenghor-francophonie.org/]
- l’Association internationale des maires et responsables des capitales et des métropoles partiellement ou entièrement francophones (AIMF) [http://www.aimf.asso.fr/]
Travaillez sur les micro-tâches suivantes:
Mettez-vous en petites équipes de 2 à 4 personnes et faites une petite recherche à partir des tâches suivantes:
- Qui sont les trois pères fondateurs de la francophonie ? Présentez-les brièvement (1 ; 2).
- Qui est actuellement le Secrétaire générale de la Francophonie ? Quel est son rôle ? Présentez brièvment quelques détails de ce personnage illustre.
- Quelles sont les 3 instances politiques de l'Organisation internationale de la Francophonie ? Quel est leur rôle ? (Cliquez ici)
1 S.......; 2 C.... mi......; 3 C......per.....
- Quelles sont les missions de la Francophonie ? (cliquez ici) (2)
- Quelles sont les autres institutions et opérateurs de la Francophonie ? (cf. la Charte de la Francophonie) Définissez leurs fonctions.
- Quel est le rôle de l'OIF ? (PDF)
- Redressez brièvement l'histoire de l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF) (cliquez ici). Quelle est sa fonction ?
Formez des équipes et résumez les idées essentielles des conférences et symposiums de la Francophonie consacrés aux sujets suivants:
- Les pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l'espace francophone (1-3 novembre 2000, Bamako, Mali): 1 ou 2
- Cf. aussi le Rapport sur les pratiques de la démocratie, des droits et des livertés dans l'espace francophone, 2008. (PDF)
- Femmes, pouvoir et développement (4-5 février 2000, Luxembourg): 1 ou 2
- La diversité culturelle (14-15 juin 2001, Cotonou, Bénin): 1 ou 2
Répartissez-vous en équipes de deux ou trois et résumez les objectifs qui font partie de la programmation de l'OIF 2006-2009.
- Section II: Missions, objectifs stratégiques et programmes (pdf, 186 Ko)Actions transversales : Egalité des genres - Jeunes - Société civile
- Mission A: Promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique (pdf, 221 Ko)
- Mission B: Promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l'Homme (pdf, 327 Ko)
- Mission C: Appuyer l'éducation, la formation, l'enseignement supérieur et la recherche (pdf, 236 Ko)
Téléchargez le document intégral de la Programmation 2006-2009 (pdf, 966 Ko) (2)
Le XIIe Sommet de la Francophonie et la Déclaration de Québec (2008)
- Le XIIe Sommet de la Francophonie s'est déroulé à Québec (octobre 2008): Déclaration de Québec (pdf, 123 Ko) (ou ici) et Résolutions adoptées (pdf, 78 Ko) (ou ici).
1. Quels sont les grands sujets mentionnés dans la déclaration ?
2. Résumez et commentez les cinq énoncés de la Préambule de la "Déclaration de Québec". (1-5)
3. Quels sont les engagements pris pour l'avenir ? (10-13)
4. Quelles sont les valeurs fondamentales prônées par la Francophonie ? (16)
5. Citez deux ou trois résolutions prises dans cette perspective. (17)
6. Citez quelques mesures concrètes visant à surmonter des crises actuelles. (22-33)
7. Relevez quelques aspects et propositions concernant la crise financière internaitonale. (43-49)
8. Relevez quelques aspects et propositions concernant la crise alimentaire mondiale. (50-55)
9. Relevez quelques aspects et propositions concernant l'environnement.(56-70)
10. Citez quelques "résolutions adoptées" (au moins 3).
Commentez le tabelau ci-dessous
Source: http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/ill/2008/10/17/v_8_francophonie-transp.gif
Mise à jour le Dimanche, 23 Août 2015 10:56