Référence : Article de Christian
Puren : "Perspectives actionnelles et perspectives culturelles
en didactique des langues-cultures : vers une perspective
co-actionnelle-co-culturelle", Les Langues Modernes 3/2002, p.
55-71. Source: http://averreman.free.fr/aplv/num65-perspective.htm
Selon l’auteur de l’article, les différents cadres de référence, dans l’histoire de la DLC, se sont tous définis en fonction d’une conception d’ensemble de l’usage et de l’apprentissage de ces langues. La cohérence externe serait construite par la mise en adéquation maximale de la fin et des moyens (actions à réaliser pour parvenir à cette fin). La cohérence interne est forgée par la mise en adéquation maximale de sa perspective actionnelle et de sa perspective culturelle, ce qui donne les correspondances suivantes :
Méthode grammaire-traduction —>
perspective des valeurs
Méthode active de l’explication —> perspective des connaissances
Méthode de l’interaction —> perspective des représentations
Méthode de la co-action —> perspective des conceptions (co-culture)
Désormais, la perspective actionnelle (PA)
viendrait prendre la relève de l’approche communicative (AC). A
l’approche communicative (méthode de l’interaction) correspondait une
perspective interculturelle ; à l’approche actionnelle
correspondra une perspective co-culturelle. La co-action ne serait
possible que dans la mise en place d’une co-culture que l’auteur
justifie ainsi :
1- Pour ‘faire ensemble’, nous ne pouvons plus nous
contenter d’assumer nos différences : il nous faut impérativement
créer ensemble des ressemblances. Pour cela, passer d’une ‘logique
produit’ à une ‘logique processus’, c'est-à-dire à une représentation
dynamique des réalités culturelles.
2- Pour l’action commune, il faut se forger des
conceptions identiques, c'est-à-dire des objectifs, des principes et
des modes d’action partagés parce qu’élaborés en commun par et pour
l’action collective.
3- Les valeurs s’acquièrent par l’action : il n’y
a de respect de l’autre que s’il y a volonté de le respecter et les
actes correspondants.
4- Quand on travaille avec des étrangers, on ne peut
se contenter de gérer les phénomènes de contact, il faut élaborer et
mettre en ½uvre une culture d’action commune dans le sens d’un ensemble
cohérent de conceptions partagées, c’est l’objet de la ‘perspective
co-culturelle’.
Reprenons brièvement les domaines que C. Puren propose de « repenser » en fonction de la « perspective co-actionnelle-co-culturelle » et pour « mettre notre discipline en adéquation avec le nouvel objectif social de référence » :
1- « … motivation et responsabilisation des élèves. Selon Tardif, les élèves doivent trouver leur motivation dans les tâches, selon la perception et la conception qu’ils en ont ; responsabiliser, c’est définir ensemble les valeurs du travail en commun et les conceptions communes pour le réaliser ». Il est vrai que le travail didactique de l’enseignant comprend la prise en compte des conceptions des élèves, mais aussi de tout l’environnement humain et matériel. Beaucoup d’élèves imaginent qu’il suffit d’aller dans le pays pour apprendre la langue ‘comme par magie’. C’est leur conception et pourtant on ne pourra guère la prendre comme référence. D’autres croient qu’il suffira de regarder des films, de jouer sur des consoles en langue étrangère, etc. En fait, l’enseignant effectue un dur travail de persuasion et tente de modifier les conceptions de certains élèves en argumentant et en faisant appel à leurs capacités de raisonnement. Et il tiendra compte de ce que l’environnement peut accepter : la vidéo ou non, l’Internet ou non, le voyage scolaire ou non, l’échange scolaire de plusieurs semaines ou non (comment assurer les cours de maths ou de physique durant cette période ?)
2- « En classe, professeurs et élèves réalisent des tâches communes, ce qui n’est possible que sur la base de conceptions communes. » Je ne crois pas que les deux parties jouent dans la même ligue. Le professeur sait ce que l’élève doit apprendre. L’objectif-obstacle du professeur, ce n’est pas de découvrir le sens d’un énoncé, mais de savoir comment s’y prendre pour que les 24 ou 36 élèves de la classe y parviennent. Il doit y avoir de la motivation de part et d’autre et un consensus sur la façon de travailler, mais on ne parle plus ici de la rencontre des cultures maternelle et étrangère.
3- « Il existe
de plus en plus de situations d’enseignement/ apprentissage par et pour
l’action à dimension sociale : EPLV, classes bilingues et
européennes, TPE, CLES. » Il s’agit en fait de situations
très disparates dont le point commun est de réduire la langue à
apprendre à un simple outil pour effectuer des tâches dans d’autres
disciplines. Cette étape de l’apprentissage s’appelle en fait « le
réemploi ». Elle est d’autant plus nécessaire que le niveau de
langue est élevé. Découplé du processus normal d’apprentissage des
langues, ce mode de travail comporte un danger majeur. La qualité de la
langue utilisée n’étant pas le souci principal, on constate que des
élèves (c’est flagrant dans les sections européennes où l’enseignant de
la discipline non linguistique tolère les incorrections) ne corrigent
plus certaines fautes de langue et finissent par croire qu’ils
s’expriment correctement.
4- c’est la perspective la mieux adaptée au travail
sur Internet, dans la situation du ‘Travail collaboratif assisté par
ordinateur’. Il s’agit de pratiques nouvelles dont il conviendra
d’évaluer la pertinence quand elles seront suffisamment répandues.
La notion de co-action fait passer
imperceptiblement de l’agir avec les pairs (de même culture) à l’agir
avec l’étranger, ce qui reste une situation exceptionnelle. L’auteur
propose ici une théorie purement prospective, dans la mesure où la
réalité qu’elle prendrait en compte (la co-action-co-culture) n’a pas
encore été confirmée par le terrain, en particulier dans l’enseignement
scolaire.
1- La collaboration transfrontalière entre classes de
collège-lycée en est encore au stade de l’expérimentation disséminée,
durant laquelle chaque enseignant tente de trouver la formule la mieux
adaptée à sa situation.
2- Les classes d’immersion, dans lesquelles une partie
de l’enseignement est effectuée en langue étrangère, s’appuient sur le
principe d’homologie : c’est en parlant la langue qu’on l’apprend.
D’après les témoignages d’enseignants en classe européenne, l’avantage
de la formule ‘Une heure hebdomadaire’ n’a pas encore été démontré.
Dans les sites paritaires, où la moitié du temps d’enseignement est
effectué en langue étrangère, les résultats sont probants dans la
mesure où les familles donnent aux enfants la possibilité de parler la
langue étrangère en dehors de l’école. Dans ce modèle, l’accent est mis
essentiellement sur l’outil de communication ; les enseignants ne
viennent pas de l’étranger, possèdent la même culture que les élèves et
enseignent des programmes français. La place de la culture étrangère
est réduite au strict minimum.
3- La collaboration avec une classe étrangère dépasse
rarement le stade d’une rencontre annuelle, durant laquelle les enfants
sont immergés dans la famille du correspondant et effectuent parfois
des activités communes en classe. C’est alors l’occasion (unique) de se
référer à la perspective co-actionnelle - co-culturelle.
Critique d’ensemble des propositions de C. Puren
1- Apprendre est un acte,
une action. Apprendre à plusieurs est une co-action. On y parvient par
des activités très variées dont la conception et l’organisation sont du
ressort de la didactique.
Il me semble qu’il vaudrait mieux s’en tenir aux termes de ‘tâches’ et
de ‘tâches complexes’ pour désigner les ‘actions en contexte social’ et
‘les actions qu’on fait réaliser en classe aux élèves’ dans le but de
les rendre ‘capables de réaliser des actions en langue étrangère, dans
la société à leur sortie du système scolaire’, actions dont l’ensemble
constitue ce que l’auteur appelle « l’objectif social de
référence ».
Cela (les actions) exclue-t-il la possibilité d’effectuer d’autres
types d’action celles qui ne les constitue pas ‘comme des acteurs
sociaux ayant à effectuer des tâches à l’intérieur d’un domaine
d’action particulier’ … ‘à la sortie du système scolaire’ ?
Faut-il dénier toute valeur aux entraînements linguistiques qui ne
correspondraient pas aux tâches d’acteurs sociaux ? Le commentaire
de texte, les réponses à des questions sur un texte, la dissertation
philosophique, le commentaire de tableau, réalisés en langue étrangère,
ont toujours été reconnus comme de bons exercices d’utilisation de la
langue étrangère, réellement formateurs. Ce sont pourtant des tâches
que peu d’apprenants ont à effectuer après leur sortie du système
scolaire. Mais ce type d’activité aura contribué à les former dans tous
les sens du terme, comme la gymnastique forme et prépare à la danse.
2- Apprentissage ou
entraînement ?
Effectuer des tâches en langue étrangère (résumer un texte, l’analyser,
le commenter, s’entraîner à réemployer une forme grammaticale, écrire
sur un sujet et l’illustrer de photos, réaliser ensemble une ½uvre -
exposition, site Internet, dossier …) c’est une action ou une co-action
dont le but indirect est la manipulation de la langue étrangère, la
correction autonome ou mutuelle, la recherche et l’emploi d’objets de
cette langue. Dans cette configuration, on ne travaille pas de façon
intensive sur un objet de langue que l’on étudie comme des linguistes
et que l’on s’entraîne un peu artificiellement à réemployer et à
mémoriser. Au contraire, on a recours à ces objets de langue sans s’y
attarder, mais en espérant que l’emploi dans un contexte qui fait sens,
et correspond à un réel besoin d’expression, permettra une assimilation
tout aussi efficace. Ce qui n’est pas évident. L’entraînement est réel,
l’apprentissage forcément minime. Sauf si … (s’il y a un suivi
individualisé, ou apprentissage vicariant, ou enseignement mutuel …)
3- Cependant, on peut aussi penser que la reprise fréquente, dans des contextes de communication authentique, soit une nécessité dans l’apprentissage durable d’une langue étrangère, à condition qu’au départ il y ait eu une étude particulière, intensive. C’est pourquoi l’auteur place la perspective actionnelle au niveau 2 seulement.
4- Avec le recours à la perspective actionnelle dans le système scolaire, ne tombe-t-on pas dans le piège de l’instrumentalisation de la formation au profit de certains actes de la vie professionnelle, et au détriment de la formation générale qui rend apte à apprendre et à juger de ce que l’on veut apprendre ? Sans l’objectif de formation générale de futurs citoyens, avec la seule perspective actionnelle, est-il encore nécessaire de recourir à un ‘service public de la formation’ ? A des fonctionnaires dont la fonction, la mission publique, (et non le service à des ‘clients’ qui paieraient) est de donner à tous les enfants du pays une formation générale qui les rende apte à agir en citoyens éclairés ? S’il s’agit seulement de former ‘l’usager et l’apprenant d’une langue étrangère’ comme ‘des acteurs sociaux ayant à accomplir des tâches dans un environnement donné, à l’intérieur d’un domaine d’action particulier’, la notion de formation générale des individus ne peut être prise en compte. Ce qui ne prête pas à conséquence pour des adultes, et peut donc être livré aux marchands. Pour des jeunes en formation, cette perspective n’est pas acceptable.
5- Se former est un acte
individuel qui se réalise en contexte social, mais ne vise pas
directement une application sociale. La personne qui se forme, par
exemple en langues, n’utilisera pas les capacités acquises de la même
façon ni dans les mêmes situations que le voisin de classe.
C'est-à-dire que l’on peut s’autoformer dans une langue et ensuite
utiliser cette langue dans des contextes sociaux très divers. Il n’y a
pas d’homologie entre la façon d’apprendre et la manière d’utiliser la
compétence acquise. Sinon il n’y aurait que des utilisations scolaires
des savoirs scolaires. Tous les enseignants de langues connaissent des
élèves qui n’ouvrent jamais la bouche en classe et s’en sortent
brillamment lors d’examens oraux. L’agrégé qui ne sait pas demander son
chemin dans le pays aura tôt fait de repérer les tournures appropriées
et ne mourra pas de faim, comme certains défenseurs de l’approche
communicative ont parfois tenté de nous le faire croire.
Cela revient à dire que l’on ne peut admettre l’homologie entre la fin
et les moyens comme l’unique référence en matière de formation et
d’éducation. Tous les soldats ne deviennent pas des assassins amoraux
et les religieux ne sont pas indemnes de péchés. L’action n’est pas
l’unique manière d’enseigner et de faire acquérir les valeurs. Le
débat, l’entretien, la persuasion, l’homélie en sont d’autres.
6- En conclusion, il
semble que la perspective actionnelle soit l’une des finalités
possibles de la formation des adultes. Mais même pour les adultes, la
finalité culturelle ou formatrice, voire la finalité hédoniste sont
tout à fait envisageables et honorables. Dans la formation scolaire,
cette finalité actionnelle ne peut être placé qu’à un rang inférieur,
derrière la finalité principale qui est la formation générale,
culturelle et linguistique.
De ce fait, la perspective actionnelle ne peut remplacer ni l’approche
interculturelle, ni l’approche communicative qui, rangées à la place
qui leur convient, gardent leur raison d’être, c'est-à-dire de modèles
didactiques assujettis à la matrice disciplinaire qui se sert de ces
modèles selon les besoins de la formation.
Cela n’enlève rien à l’apport de la perspective actionnelle dans la
formation linguistique et générale des lycéens, car elle rend compte à
sa manière d’une certaine approche de l’enseignement des langues, à un
âge psychologique où l’éventualité d’agir en langues étrangère comme
les autochtones, et de donner une publication aux ½uvres réalisées,
peut être une source profonde de renouvellement de la motivation pour
l’apprentissage des langues. Et ce renouvellement s’avère souvent
indispensable avec des jeunes qui n’ont connu que des formes extensives
d’apprentissage (100 heures de cours par an).
Les tâches complexes réalisées en groupes dans le cadre du cours de
langue sont l’un des outils dont dispose l’enseignant d’aujourd’hui.
Grâce aux possibilités des TICE et de l’Internet, la préparation
didactique et la mise en ½uvre de ces tâches n’alourdit pas trop le
travail du professeur et rend possible le suivi individualisé des
élèves concernés. La mutualisation des ressources didactiques, à
l’échelon planétaire (l’un des sites les plus utiles aux professeurs
d’allemand a été réalisé en Australie !) joue un rôle important
dans ce contexte. Mais la formation générale des lycéens aurait
beaucoup à souffrir de passer uniquement par les activités d’action en
groupes, au détriment d’un pluralité d’approches qui ont chacune leur
spécificité et leur raison d’être : communication, réflexion sur
la langue, formes diverses d’aides à la mémorisation, etc.
Une autre conception de
l’action : Le parcours d’action à visée éducative
L’acte d’apprentissage peut être considéré en lui-même comme une
action. La notion d’action humaine ne sous-entend pas inéluctablement
d’action en contexte social, sauf à prétendre que toute action humaine
est sociale, puisque l’être humain, même isolé, doit à son entourage
d’être devenu humain, comme nous l’ont montré les exemples d’enfants
sauvages. Toute action humaine sera donc réalisée en fonction d’un
entourage même s’il est lointain dans le temps ou l’espace. C’est
pourquoi, plutôt que de tout miser sur la dimension sociale de l’acte
d’apprendre, nous proposons d’étudier le cheminement cognitif de l’acte
d’apprendre en contexte humain, c’est-à-dire social, ce qui laisse
toute sa place à la liberté individuelle et à la responsabilité de
l’enseignant quand il agit avec des mineurs.
D’après Monique LINARD, apprendre est une activité cyclique, un
processus dynamique complexe qui résulte de l’interaction entre
dispositions des sujets et configuration des objets dans une situation
donnée. Apprendre est une forme spécifique d’action. Se former implique
de la part de l’apprenant une volonté particulière
d’auto-transformation et la confrontation persévérante à de nombreuses
difficultés, dont celle du passage de la pensée d’action pratique
(sensorimotrice concrète) à la pensée conceptuelle formelle. L’acte
d’apprendre ressemble à un parcours d’obstacles dans lequel chaque
étape (perception d’un état de besoin, représentation du but final,
élaboration de stratégies, mobilisation des routines, persistance du
pilotage et du contrôle, évaluation, mémorisation du parcours) devient
l’occasion d’un progrès ou d’un blocage qu’il faut, pour chacun,
accompagner par une action et/ou une médiation appropriée.
L’action enseignante consiste alors à
mettre à la disposition de l’apprenant les diverses ressources
disponibles : celles de l’apprenant tout d’abord, celles de son
environnement humain (professeurs et pairs) et celles des TICE en les
répartissant aux divers moments du parcours d’action et
d’apprentissage. Il s’agit de faire en sorte que, par une mise en scène
didactique appropriée, l’apprenant puisse s’auto-aider en résolvant
autant que possible par ses propres moyens les difficultés cognitives
et socio-affectives rencontrées, mais en recourant chaque fois que
nécessaire aux ressources du groupe et de son environnement.
Reste à intégrer au niveau cognitif et
culturel les nouveaux modes d’être et de faire induits par les TICE.
Ces technologies ne peuvent prétendre assurer à elles seules la
médiation psychologique et sociale qui aide les sujets à métaboliser
l’information en connaissances personnelles. Elles ont tous les
potentiels nécessaires pour se transformer en dispositifs efficaces au
service de l’activité humaine et pour soutenir les épreuves de
transformation et de construction de soi impliquées par l’aventure
d’apprendre (à condition que ces dispositifs soient assortis d’une
prise de conscience des exigences théoriques et pratiques propres à la
mise en route de l’acte d’apprendre).
On le voit, cette perspective redonne sa place à l’acte individuel
d’apprentissage en contexte social et remet en cause le principe
d’homologie entre le mode d’apprentissage et le mode d’utilisation des
connaissances. Même en langue étrangère, les contextes d’action font
appel à un ensemble complexe de compétences humaines acquises à
diverses époques de la vie et selon des méthodes diverses. Il ne peut
être raisonnablement envisageable de les retrouver tous dans
l’apprentissage des langues. Dès lors les tâches complexes effectuées
en équipes peuvent être considérées comme l’une des façons de se
perfectionner en langue étrangère et de remotiver les apprenants. Dans
le milieu scolaire, elles s’inscrivent dans un cadre didactique
particulier, celui de la variation et de la différenciation.
Implications sociales
Sans le chercher peut-être, l’auteur joue ‘l’air du temps’. Il adopte
le point de vue du Conseil de l’Europe qui voudrait ne plus faire de
distinction entre l’enseignement scolaire et la formation des adultes.
Les marchands s’en réjouissent, car ils pourront assumer une part de
l’enseignement scolaire, comme ils ont pris en mains le marché juteux
de la formation des adultes. Et pour commencer, ils ont décidé
s’occuper de la préparation au ‘CLES’(Certificat en langues de
l’enseignement supérieur). L’Etat assurera les certifications, comme il
le fait déjà pour les étudiants des universités ‘libres’.
Dans ce contexte de tendance à la marchandisation de l’école, il est
délicat de prendre « Le Cadre Commun de Référence » pour
l’appliquer à l’enseignement scolaire et de donner à celui-ci « un
objectif social » sans se soucier de l’objectif de formation. Et
si le didactique consiste à effectuer une simple transposition des
pratiques sociales de référence, par homologie, alors on peut renoncer
à la recherche en didactique des langues-cultures et, par exemple,
décider de remettre la version et le thème au baccalauréat, puisque
beaucoup de bachelières deviendront secrétaires trilingues et devront
traduire du courrier.
Revenons à une recherche proche des réalités du terrain et loin des
idées propagées par le Conseil de l’Europe, en tant qu’organisme
politique. Ce n’est pas à l’autorité de dire ce qu’il faut rechercher,
mais à la recherche de définir son objet. Et dans notre domaine, le
seul corpus utilisable, ce sont les pratiques de ceux qui réussissent
dans les établissements ordinaires.