Former les apprenants de FLE à l’interculturel

Source: http://www.francparler.org/dossiers/interculturel_former.htm
Avec l'aimable autorisation de
Haydée Maga
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La conscience interculturelle fait partie des compétences générales que l’apprenant d’une langue étrangère doit acquérir, telles qu’elles sont définies par le Cadre européen commun de référence pour les langues. La prise en compte de la culture dans l’enseignement des langues étrangères est indispensable, non seulement pour communiquer efficacement, mais aussi parce qu’elle représente un enjeu éthique. Combattre la xénophobie et l’ethnocentrisme, éviter les préjugés et les discriminations est plus que jamais une préoccupation des pédagogues et des acteurs de l’éducation. Les enseignants se trouvent parfois démunis pour adapter leur méthode d’enseignement à la prise en compte de la culture. Quelle différence entre enseignement de la culture et formation à la compétence interculturelle ? Quelles activités mettre en place en classe ? Quels supports choisir ? Comment rendre opérationnels les concepts de "savoir socioculturel", "aptitudes et savoir-faire socioculturels" ? Quelles stratégies sont susceptibles de développer ces compétences menant à une conscience interculturelle ?

Enjeux de l’acquisition de la compétence interculturelle en classe de langue

Le cours de langue : lieu privilégié de l’acquisition de la compétence interculturelle

"Le cours de langue constitue un moment privilégié qui permet à l’apprenant de découvrir d’autres perceptions et classifications de la réalité, d’autres valeurs, d’autres modes de vie… Bref, apprendre une langue étrangère, cela signifie entrer en contact avec une nouvelle culture" (Myriam Denis, in Dialogues et cultures n°44, 2000, p. 62).

La compétence communicative : une compétence interculturelle

La compétence communicative constitue l’objectif premier de l’apprentissage d’une langue étrangère. Or, il est désormais admis que la seule compétence linguistique, si elle est nécessaire, n’est pas suffisante dans une perspective de communication. Du point de vue de l’expression, les apprenants devront apprendre à utiliser les formes et adopter les comportements et attitudes langagières reconnus de manière à être compris par leur interlocuteur. Du point de vue de la compréhension, ils devront pouvoir identifier, reconnaître, et interpréter correctement les attitudes et comportements mis en jeu par leur interlocuteur dans les actes de communication, qu’il s’agisse de la gestuelle ou de références historiques et culturelles.

Les langues ne sont pas de simples outils qui permettraient de faire passer des informations de manière factuelle. Elles sont avant tout les vecteurs de communication des cultures dont elles sont issues. L’histoire du pays, les normes sociales et les fondements historiques de la société sont autant de facteurs nécessaires pour comprendre la culture, mais aussi et surtout pour permettre aux apprenants de faire un usage approprié de cette langue.

Il est donc nécessaire que les enseignants intègrent l’apprentissage de la culture dans l’apprentissage des langues, en dépassant le niveau de civilisation pour aborder des éléments plus profonds tels que les systèmes de valeurs ou de croyance et la vision du monde. Il ne s’agit cependant pas, comme nous le verrons, de transmettre aux apprenants uniquement des connaissances culturelles. Dans la perspective interculturelle, la compétence communicationnelle reposera sur la capacité des interlocuteurs à repérer le culturel dans les échanges langagiers. Apprendre une langue, comme le résume Louis Porcher, c’est être capable "de percevoir les systèmes de classement à l’aide desquels fonctionne une communauté sociale et, par conséquent, d’anticiper, dans une situation donnée, ce qui va se passer (c’est-à-dire quels comportements il convient d’avoir pour entretenir une relation adéquate avec les protagonistes de la situation)". (L. Porcher, in Études de linguistique appliquée n° 69, 1988)

L’interculturel et l’enrichissement des apprenants

 Apprendre aux apprenants à s’enrichir au contact d’individus de culture différente

Le Cadre européen (1.1) souligne ainsi un des objectifs de l’acquisition d’une compétence interculturelle pour les apprenants : "Dans une approche interculturelle, un objectif essentiel de l’enseignement des langues est de favoriser le développement harmonieux de la personnalité de l’apprenant et de son identité en réponse à l’expérience enrichissante de l’altérité en matière de langue et de culture." L’acquisition d’une compétence interculturelle permettra notamment aux apprenants de développer leur capacité à se préparer à des séjours dans des régions d’autres cultures et à en tirer profit.

 Permettre aux apprenants d’accroître leur capacité à apprendre d’autres langues étrangères

"L’apprenant d’une deuxième langue (ou langue étrangère) et d’une deuxième culture (ou culture étrangère) ne perd pas la compétence qu’il a dans sa langue et sa culture maternelles. Et la nouvelle compétence en cours d’acquisition n’est pas non plus totalement indépendante de la précédente. L’apprenant n’acquiert pas deux façons étrangères d’agir et de communiquer. Il devient plurilingue et apprend l’interculturalité. Les compétences linguistiques et culturelles relatives à chaque langue sont modifiées par la connaissance de l’autre et contribuent à la prise de conscience, aux habiletés et aux savoir-faire interculturels. Elles permettent à l’individu de développer une personnalité plus riche et plus complexe et d’accroître sa capacité à apprendre d’autres langues étrangères et à s’ouvrir à des expériences culturelles nouvelles." (Cadre européen, Introduction)

Enjeu éthique

La formation à l’interculturel n’a pas seulement pour objectif de permettre aux apprenants de mieux maîtriser la langue étrangère dans ses dimensions linguistiques et culturelles, elle permet également de revaloriser la finalité éducative de l’école (remise en cause des stéréotypes sociaux, lutte contre la xénophobie et le racisme, respect de l’autre, ouverture à l’altérité) désormais élargie à un projet humaniste à l’échelle du monde (compréhension entre les peuples, enrichissement mutuel…).

Les grands principes de la pédagogie interculturelle

Une pédagogie coopérative

 Centration sur l’apprenant

La pédagogie interculturelle doit s’intéresser aux apprenants, aux savoir-faire en situation de communication au lieu de s’intéresser aux thèmes et aux sujets abordés. Le Cadre n’introduit en effet pas la dimension culturelle sous forme de thèmes. La pédagogie interculturelle doit offrir aux stagiaires des espaces réservés à l’action et à l’analyse pour une prise de conscience du rôle de la culture dans l’échange. Grâce à ces activités on développe des aptitudes et des savoir-faire. Comme le souligne en effet Louis Porcher, "on en reçoit pas l’interculturel tout fait, on le fabrique".

Selon Antonella Cambria, "c’est une mutation épistémologique et méthodologique caractérisée par une centration sur le sujet qui n’est plus seulement un énonciateur mais un apprenant critique qui passe à travers des cultures différentes. L’ouverture vers l’interculturel permet de proposer une méthodologie et une analyse des regards réciproques posés sur l’Autre, croiser un regard étranger sur sa propre langue et culture et sur le pays dont on étudie la langue".

Dans la perspective interculturelle, l’apprenant doit donc plus que jamais être impliqué dans le processus d’apprentissage. Les compétences à acquérir dans l’univers interculturel sont celles qui touchent au plus profond de l’individu : son image de soi, ses valeurs, ses croyances ; son sens du bien et du mal, de ce qui est bon et mauvais, sa définition même de la réalité… Pour sensibiliser les apprenants à la différence, et pour développer la capacité de communiquer efficacement avec ceux qui sont différents, les méthodes et techniques doivent dépasser le niveau de la théorie, de l’analyse et de la comparaison car nous savons que les savoirs ne garantissent pas le savoir-faire en face de la différence.

 Approche par l’expérience

L’approche par l’expérience s’impose comme le meilleur moyen d’impliquer l’apprenant dans la formation. Elle ne se limite pas à des jeux de rôle ou à des simulations. Elle doit permettre à l’apprenant de gérer et de partager la responsabilité de l’acte d’apprendre. Elle est donc basée sur une co-construction avec les apprenants et prend en compte leurs expériences réelles et concrètes dans le domaine abordé. Elle est constituée de plusieurs phases : l’apprenant participe à une activité qui est suivie d’une analyse de laquelle vont se dégager des observations qui pourront être appliquées à la vie réelle.

Perspective actionnelle

Toujours selon Antonella Cambria, "dans la pédagogie interculturelle, les usagers de la langue sont considérés comme des acteurs sociaux qui accomplissent des tâches, qui ne sont pas seulement langagières. On est alors dans une perspective actionnelle qui constitue un dépassement de l’approche communicative. En effet, le Cadre considère que les actes de parole n’ont de signification que par rapport aux actions sociales qu’ils concourent à réaliser. Les locuteurs qui interagissaient avec les autres dans la perspective communicative deviennent, dans la perspective actionnelle, les acteurs sociaux qui agissent avec les autres. A ce changement de perspective correspond un changement de méthode et/ou de techniques. Avant, on mettait les apprenants dans une situation de communication définie pour développer leur compétence communicative, maintenant on attend des apprenants qu’ils réalisent des actions. La simulation, technique la plus utilisée dans l’approche communicative, est insuffisante, dans la perspective du Cadre, à former un acteur social. Pour enseigner une langue, il faut envisager toute une série d’occasions où l’acteur/apprenant puisse réaliser une action avec les autres à finalité collective. L’objectif de l’enseignement/apprentissage scolaire est de former des individus autonomes, mais aussi des citoyens créatifs, responsables, actifs et solidaires."

Dans le contexte scolaire, les pratiques interculturelles sont souvent limitées, en raison des contraintes du système éducatif, aux échanges scolaires. Or il peut y avoir des expériences interculturelles en dehors de l’école, dans sa ville, dans son quartier. Il convient donc également d’envisager des expériences interculturelles interdisciplinaires et extrascolaires.

Une pédagogie qui repose sur un climat de confiance

La confiance est le pilier de toute activité qui fait appel aux expériences personnelles des acteurs. Les enseignants devront apprendre comment créer un climat de confiance et travailler pour l’instaurer. Cela implique une période où les apprenants vont faire connaissance dans un environnement rassurant. Cette base est nécessaire avant de demander aux apprenants de partager leurs observations, de poser des questions difficiles, de révéler leurs sentiments profonds et de prendre des risques dans leur comportement. Le rôle de l’enseignant sera d’abord d’aider à surmonter l’ethnocentrisme et la tendance à juger qui sont spontanés pour tous.

Les compétences attendues

La conscience interculturelle fait partie des compétences générales que l’apprenant d’une langue étrangère doit acquérir, telles qu’elles sont désignées par le Cadre européen commun de référence pour les langues. (5.1.1.3)

"La connaissance, la conscience et la compréhension des relations (ressemblances et différences distinctives) entre "le monde d’où l’on vient" et "le monde de la communauté cible" sont à l’origine de la prise de conscience interculturelle. Il faut souligner que la prise de conscience interculturelle inclut la conscience de la diversité régionale et sociale des deux mondes. Cela les aide à les situer toutes deux en contexte. Outre la conscience objective, la conscience interculturelle englobe la conscience de la manière dont chaque communauté apparaît dans l’optique de l’autre, souvent sous la forme de stéréotypes nationaux."

"Pour les enseignants, il s’agit d’envisager et d’expliciter :

Le Cadre reconnaît donc l’interculturalité comme une composante nécessaire à la didactique des langues. L’interculturel touche à toutes les notions normalement considérées en didactique des langues : savoirs, savoir-être, savoir-faire et savoir-apprendre.

Savoirs

"Toute communication humaine repose sur une connaissance partagée du monde. Les connaissances empiriques relatives à la vie quotidienne (organisation de la journée, déroulement des repas, modes de transport, de communication, d’information), aux domaines publics ou personnel sont fondamentales pour la gestion d’activités langagières en langue étrangère. La connaissance des valeurs et des croyances partagées de certains groupes sociaux dans d’autres régions ou d’autres pays telles que les croyances religieuses, les tabous, une histoire commune, etc. sont également essentielles à la communication interculturelle." (2.1.1)

Savoir-être

L’apprenant doit être invité à construire et maintenir un système d’attitudes dans son rapport avec d’autres individus. Travailler sur le savoir-être des apprenants amène l’enseignant à considérer les éléments qui constituent l’identité des apprenants et leurs attitudes, qui affectent leur capacité d’apprendre (5.1.3) :

 attitudes

 motivations : désir de communiquer.

Savoir-faire

Ils comprennent, selon le Cadre européen (5.1.2.2) :

Pour les enseignants, il s’agit d’envisager et d’expliciter :

Savoir-apprendre

Les savoir-apprendre mobilisent tout à la fois des savoir-être, des savoirs et des savoir-faire. "Savoir-apprendre" peut aussi être paraphrasé par "savoir/être disposé à découvrir l’autre", que cet autre soit une autre langue, une autre culture d’autres personnes ou des connaissances nouvelles. (2.1.1)

Pistes pédagogiques

Dans le cadre de l’enseignement/apprentissage des langues-cultures étrangères, amener les apprenants à une prise de conscience interculturelle constitue un acte d’ordre cognitif. Cette organisation intellectuelle de la construction de la conscience interculturelle signifie que pour réussir la communication interculturelle, plutôt que d’acquérir des comportements culturels étrangers, il importe que les apprenants apprennent à savoir discerner/discriminer les ressemblances/convergences et les différences/divergences entre la culture étrangère et la culture maternelle et de savoir s’en servir pour une meilleure communication/interaction.

L’enseignant pourra échelonner différentes phases au cours d’une séquence pédagogique pour permettre à ses apprenants d’acquérir les compétences interculturelles telles qu’elles sont définies dans le Cadre européen.

(Vous trouverez d’autres exemples d’exercices dans notre parcours pédagogique.)

Sensibiliser les apprenants à la notion de culture

Exercice 1

Faire prendre conscience aux apprenants de leur propre grille interprétative

Reconnaître la culture de l’Autre et la respecter pour ses particularismes, c’est avant tout connaître et reconnaître sa propre culture. Comme le souligne Martine Abdallah-Pretceille, "le discours interculturel induit un questionnement autant sur les autres cultures, sur autrui, que sur sa propre culture. C’est ce processus en miroir qui fonde la problématique interculturelle". La tolérance d’autres cultures passe par la prise de conscience de sa propre culture. Savoir identifier les éléments caractéristiques qui la constituent et soumettre ses valeurs à un examen critique, non pour les dénigrer mais pour les comprendre et y reconnaître une particularité culturelle permettent de casser l’ethnocentrisme qui est une réaction spontanée des individus confrontés à la diversité culturelle. En faisant l’analyse des attitudes et des comportements de leurs concitoyens, les apprenants aboutissent à l’idée que leur identité culturelle représente un système complexe. Il s’agit donc d’amener les apprenants à se décentrer et à prendre conscience de la structuration de leurs grilles interprétatives des événements et des comportements communicatifs, de son origine et des normes culturelles en jeu dans les interactions.

Exemple d’exercice proposé dans Forum 1 (Hachette) :

"Qu’est-ce qu’un étranger doit apprendre pour se comporter poliment dans un restaurant dans votre pays ? Proposez quelques règles."

Découverte d’autres cultures

Après avoir pris de la distance par rapport à leur propre culture, les apprenants pourront être amenés à admettre l’existence d’autres perspectives.

 Acquisition de connaissances socioculturelles

Le Cadre européen (5.1.1.2) propose aux enseignants de travailler sur différents aspects des traits distinctifs caractéristiques d’une société et de sa culture :

"Vie quotidienne :

Conditions de vie :

Relations interpersonnelles (y compris les relations de pouvoir et de solidarité) :

Valeurs, croyances et comportements en relation à des facteurs ou des paramètres tels que :

Langage du corps : connaissance des conventions qui régissent les comportements qui font partie de la compétence socioculturelle de l’apprenant

Savoir-vivre, par exemple, les conventions relatives à l’hospitalité donnée et reçue :

Comportements rituels :

Rappelons que la culture francophone ne se réduit pas à la culture française et que les enseignants pourront travailler avec leur classe sur les orientations culturelles spécifiques des divers pays francophones d’Afrique, d’Amérique ou d’Europe.

L’enseignant utilisera donc des contenus ne traitant pas seulement de réalisations visibles (langues, rites, coutumes, fêtes, calendriers, modes d’habitat, habitudes alimentaires, vestimentaires…) mais aussi de réalisations moins visibles (ensemble d’évidences partagées par une communauté possédant les mêmes références, les mêmes valeurs et les mêmes règles implicites dans tout échange relationnel).

Par l’acquisition de ces connaissances socioculturelles, l’apprenant pourra entrevoir d’autres classifications de la réalité et prendra conscience de la non-universalité de sa culture.

 Observation et analyse des comportements culturels

La troisième étape de la prise de conscience interculturelle consiste à observer et analyser, à la lumière des connaissances socioculturelles acquises, des attitudes et des comportements qui peuvent paraître étranges lorsqu’ils sont considérés indépendamment de leur contexte socioculturel. L’apprenant devra être invité à :

Les documents authentiques tels que les calendriers, menus de restaurant, programmes de cinéma, carte du métro, s’avèrent très utiles, à condition de prendre garde à une approche purement descriptive, ethnographique ou culturaliste, et d’amener l’apprenant à formuler des hypothèses sur les raisons qui conditionnent des habitudes ou des comportements différents. Les textes de nature sociologique, historique ou géographique sont également à proposer.

Les textes littéraires constituent aussi une ressource incomparable dans le choix des documents didactiques, par leur qualité informative. Les textes littéraires ne sont pas constitués par l’actualité des informations, ni par des données quantitatives, mais par des éléments permettant une mobilisation de plusieurs représentations de la même réalité. La polysémie du texte littéraire permet à l’élève de se distancier, de se méfier des évidences, de voir et se voir "oblique".

 Travail sur les stéréotypes

On pourra également amener à les apprenants à chercher à comprendre pourquoi ils ont des représentations préconçues des autres cultures et inversement. Par exemple, si de nombreuses cultures associent aux Français une image d’arrogance, c’est sans doute parce que certains comportements observables chez les Français comme leur manière de défendre vivement leurs idées ou l’habitude de couper la parole dans une discussion, sont considérés comme arrogants dans d’autres cultures.

Le travail sur les préjugés et les stéréotypes passe par une analyse des représentations, du processus de catégorisation et d’attribution. L’objectif n’est pas d’éradiquer les préjugés et les stéréotypes, mais de travailler sur eux afin que les échanges ne soient pas l’occasion de leur renforcement.

Exercices 2 et 3.

Etablir des liens entre sa culture et la culture étrangère

Une fois les cultures en présence identifiées et reconnues, il est nécessaire de travailler sur ce qui les réunit et de permettre aux apprenants de réaliser qu’au-delà des différences trop facilement observables, il y a parfois beaucoup plus de similitudes et de valeurs fondamentales partagées qu’on ne pourrait penser.

Exercices 5, 7, 8, 9.

Relativisation

On pourra amener l’apprenant à :

Intériorisation de la culture de l’Autre

L’intériorisation de la culture de l’Autre constitue la dernière étape de l’acquisition de la compétence interculturelle. Elle consiste à amener l’apprenant à :

S’impliquer dans la découverte et dans l’approfondissement de la culture étrangère

Se construire un système de références à partir des différentes cultures en présence :

Exercices 14 et 15.

Les échanges scolaires sont une des manières de permettre aux apprenants de se confronter directement à la diversité culturelle et de mettre en pratique l’approche interculturelle.

La pratique des échanges afin d’améliorer et de favoriser les relations et perceptions réciproques s’est banalisée en se démultipliant. Toutefois, de nombreuses études ont montré que les échanges ne réduisent pas systématiquement les stéréotypes et les préjugés. Au contraire, l’expérience sert aussi à renforcer des idées et des représentations fausses au non du "vécu". Il ne suffit pas en effet de se confronter à autrui dans un autre contexte culturel pour acquérir une compétence interculturelle.

Martine Abdallah-Pretceille (L’éducation interculturelle, PUF, 2004, coll. "Que sais-je ?") propose quelques principes pour une pédagogie interculturelle des échanges :

Conclusion

La valeur ajoutée de la perspective interculturelle, c’est qu’elle se définit essentiellement comme une formation à l’observation, à la compréhension, à la relativisation des données de la culture étrangère, non pour la prendre comme modèle à imiter, mais précisément pour développer le dialogue des cultures.

 

Haydée Maga, en collaboration avec Manuela Ferreira Pinto, responsable du Pôle langue française au Centre international d'études pédagogiques (CIEP).