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L'APPROCHE COMMUNICATIVE


Th�orie
Application p�dagogique
Evolution
Bibliographie


Th�orie

D�finition G�n�rale
Constructivisme Vs. Structuralisme
Niveau Seuil

DEFINITION GENERALE

L'Approche Communicative est un terme de la didactique des langues correspondant � une vision de l'apprentissage bas�e sur le sens et le contexte de l'�nonc� dans une situation de communication. Cette approche s'oppose aux visions pr�c�dentes s'attardant d'avantage sur la forme et la structure des langues que sur le contexte. Il est important d'�tudier cette opposition au sein des th�ories linguistiques afin de mieux comprendre le concept d'Approche Communicative.

CONSTRUCTIVISME VS. STRUCTURALISME

L'�volution des grandes th�ories linguistiques ne peut �tre analys�e sans aborder les diff�rents "conflits" entre les mouvements successifs de la recherche dans ce domaine. Ainsi l'origine de l'Approche Communicative peut �tre plac�e dans ce contexte de grands d�bats scientifiques.�

Les pr�mices de l'Approche Communicative remontent aux travaux de Noam CHOMSKY qui r�volutionna le monde de la linguistique. A l'heure o� les th�ories structuralistes �taient en plein essor, postulant que chaque langue constitue un syst�me de structures complexes imbriqu�es les unes dans les autres (travaux de SAUSSURE et SKINNER), CHOMSKY intervient et contredit ces approches traditionnelles en introduisant le concept de "Language Acquisition Device" (litt�ralement traduit par "dispositif d'acquisition du langage"). Selon CHOMSKY, tout �tre humain poss�de une capacit� inn�e � d�crypter et � comprendre un code langagier gr�ce � une fonction intellectuelle sp�cifique. Cette th�orie est bas�e sur l'observation des enfants qui ma�trisent leur langue maternelle en moins de quatre ans sans apprentissage formel. Ainsi, pour CHOMSKY, il n'y a pas plusieurs syst�mes distincts mais une seule et unique "grammaire universelle".

De ces concepts d�coulent les pr�mices des th�ories constructivistes et des approches cognitivistes de l'apprentissage des langues. Ainsi appara�t le concept d'interlangue, bas�e sur l'observation de l'�volution du langage de l'enfant depuis sa naissance jusqu'� sa ma�trise parfaite de la parole. L'enfant construit progressivement son propre langage en partant d'une phase de surg�n�ralisation des r�gles syntaxiques et en aboutissant petit � petit � une ma�trise ajust�e de la parole. Ainsi ces nouvelles observations am�nent � penser qu'il en va de m�me pour tout apprenant d'une langue �trang�re qui, pour favoriser son apprentissage, doit construire progressivement son propre langage interne et �voluer naturellement en communiquant.

NIVEAU SEUIL

L'�volution des th�ories linguistiques cit�es plus haut a permis d'instaurer un champ favorable � l'av�nement de l'Approche Communicative. Mais c'est en 1975 que ses traits caract�ristiques se dessinent r�ellement lorsque le Conseil de l'Europe d�finit le"Threshold Level" (Niveau Seuil) pour l'Anglais qui servira de mod�le pour toutes les autres langues. Inspir� des pr�occupations militaires des Etats Unis de l'apr�s guerre cherchant � communiquer de mani�re efficace dans les pays o� ils d�barquaient, le Niveau Seuil du Conseil de l'Europe fait un inventaire des comp�tences linguistiques � atteindre pour pouvoir �tre rapidement op�rationnel dans un pays �tranger. Pour la premi�re fois, la langue est d�coup�e, non plus en structures grammaticales, mais en une liste de notions et de fonctions d�finies selon des besoins minimaux.

Les fonctions sont une liste de savoirs faire langagiers permettant d'�tre op�rationnel dans des situations de communication � l'�tranger: "se pr�senter", "demander son chemin", "acheter un billet de train". A un niveau plus abstrait, ces fonctions s'inscrivent dans un certain nombre de notions telles que "le temps", "l'espace", "les sentiments", "les relations sociales", etc.

Ainsi voit le jour "l'Approche Notionnelle-Fonctionnelle" appel�e �galement "Approche Communicative", qui inspire encore consid�rablement les m�thodes d'apprentissages des langues.

��� �� �� Source:� Nadine Bailly� - Michael Cohen: http://flenet.rediris.es/tourdetoile/NBailly_MCohen.html


APPLICATION P�DAGOGIQUE

Approche Communicative Vs. B�haviorisme
Statut de l'erreur
Autonomie


Tout comme pour les fondements linguistiques vus pr�c�demment, les applications p�dagogiques de l'Approche Communicative ne peuvent �tre abord�es sans proc�der � une br�ve analyse comparative de quelques courants de l'enseignement des langues.�

APPROCHE COMMUNICATIVE Vs. B�HAVIORISME

L'Approche Communicative dans l'enseignement des langues voit le jour en pleine p�riode structuraliste o� les p�dagogies b�havioristes �taient en plein essor. Si les m�thodes audio-orales et audio-visuelles des ann�es 60-70 offraient l'apport de nouvelles technologies en cours de langues, elles puisaient encore beaucoup dans des approches structuralistes traditionnelles. Le b�haviorisme consistait � introduire des structures toutes faites qu'il fallait r�p�ter puis consolider gr�ce � un processus de stimulus du professeur et de r�ponse de l'apprenant. Des exercices structuraux appel�s "drills", servaient � rebrasser les �l�ments appris par une pratique intensive sur un point de grammaire pr�cis.

Dans l'approche communicative, il ne s’agit plus de s'attarder sur des structures grammaticales � apprendre par coeur, mais avant tout sur le sens de la communication. Une question pos�e par le professeur ne donnera pas lieu � une seule et unique r�ponse contenant une structure syntaxique pr�cise, mais laissera la libert� � l'apprenant de choisir parmi une quantit� de r�ponses possibles selon le message qu'il d�sire faire passer. Ainsi le cours de langues n'est plus un cours magistral o� seul l'enseignant d�tient le savoir et la bonne r�ponse. Il devient une s�ance interactive ou le contexte de la communication est mis en valeur. De plus, les supports �tudi�s ne sont plus cr�es artificiellement pour la classe avec le nombre exact de structures � assimiler mais ils sont choisis parmi une source vaste de documents authentiques (extraits litt�raires, articles de journaux, �missions de radio, clips vid�os, etc.)

STATUT DE L'ERREUR

Avec la d�finition du Niveau Seuil du conseil de l'Europe, les objectifs pour les apprenants de langues �trang�res ont chang� consid�rablement. Le mythe du bilinguisme parfait est remis en question. Il ne s’agit plus de ma�triser parfaitement la langue cible avec un accent irr�prochable mais avant tout d'�tre op�rationnel gr�ce � un bagage suffisant pour pouvoir communiquer dans un pays �tranger. Ainsi le statut de l'erreur a �volu� vers une plus grande tol�rance. On privil�giera la transmission et la compr�hension d'un message sens� dans un contexte de communication au d�triment d'une ma�trise parfaite des structures grammaticales et du lexique.

S'inspirant du constructivisme et de la notion linguistique d'interlangue, on consid�re que l'erreur a �galement une fonction formative. L'apprenant construit progressivement son propre langage en se servant de ses erreurs pour �voluer dans son apprentissage. Le professeur d�tectant les erreurs peut �galement profiter de cette opportunit� pour apporter un "feedback" (commentaire) constructif. Ainsi on distingue une �valuation sommative qui donne une simple valeur num�rique aux performances de l'apprenant (une note), sans pour autant servir � sa progression, et une �valuation formative qui non seulement situe l'�l�ve dans une �chelle de valeurs mais lui apporte �galement des �l�ments pour �voluer dans son apprentissage.

AUTONOMIE

Comme nous l'avons compris, le r�le du professeur a consid�rablement �volu� lors des premi�res applications p�dagogiques de l'Approche Communicative. Il n'est plus "le ma�tre" qui d�tient le savoir et qui n'autorise les interventions des "�l�ves" que lorsqu'ils sont interrog�s. Il devient un chef d'orchestre, limitant ses prises de parole et encourageant une participation orale spontan�e. "L'�l�ve" quand � lui, change �galement de statut: il se transforme en "apprenant" prenant en charge son propre apprentissage de mani�re autonome. En d’autres termes, le cours de langue vivante n'est plus centr� sur le professeur mais sur l'apprenant.

Dans cet esprit d'interaction et de centration sur l'apprenant, la dynamique de groupe est �galement consid�r�e comme un facteur majeur de motivation pour l'apprentissage des langues. Les jeux de r�les, les travaux en groupes ou par pairs sont encourag�s pour instaurer une atmosph�re de confiance et de solidarit� favorable � la communication. De la mani�re mani�re, le "feedback" traditionnellement d�livr� par le professeur sera d�sormais produit par les apprenants eux m�me, monopolisant les comp�tences de chacun et valorisant l'�change et l'entraide.

Source:� Nadine Bailly� - Michael Cohen: http://flenet.rediris.es/tourdetoile/NBailly_MCohen.html







�VOLUTION

Un d�marrage lent et difficile
L'Approche Communicative revue et corrig�e





UN DEMARRAGE LENT ET DIFFICILE

Malgr� la lanc�e th�orique de 1975 avec la d�finition du Niveau Seuil et l'introduction des notions et fonctions par le Conseil de l'Europe, l'Approche Communicative mit dix ans � �tre r�ellement mise en application dans les cours de langues au sein du syst�me scolaire. Si ses principes de bases �taient largement adopt�s par la majorit� de la communaut� �ducative, le changement �tait si important que les �diteurs de manuels scolaires mirent du temps � s'y adapter. En effet, dans le d�but des ann�es 80 les m�thodes audio-visuelles circulaient toujours dans les �tablissements, avec des faux semblants d'adaptation � la nouvelle approche. Les chapitres des manuels de langues �taient certes d�sormais organis�s en fonctions et en notions, mais le contenu demeurait plus que jamais structural et peu authentique.�

L'APPROCHE COMMUNICATIVE REVUE ET CORRIG�E

C'est seulement vers la seconde moiti� des ann�es 80 que les premi�res manuels officiels apparurent, prenant r�ellement en compte les grands principes p�dagogiques de l'Approche Communicative: authenticit�, contexte, interaction, centration sur l'apprenant, etc. Cependant les projets p�dagogiques tombaient parfois dans des exc�s et des incoh�rences qui n'�chapp�rent pas aux critiques des sp�cialistes de l'enseignement. Certes, le contenu �tait plus authentique et les activit�s propos�es plus interactives. Ce f�t la fin des "drills", ces fameux exercices grammaticaux r�barbatifs. Cependant il n'y avait rien pour combler le vide succ�dant au grand balayage des traditionnelles m�thodes structurales. La langue orale �tait tellement pr�dominante qu'elle occupait toute la place du cours de langue, au d�triment de l'�crit et de la grammaire. En effet, � force de vouloir tout �tudier en contexte en �vitant les r�gles explicites, la grammaire �tait devenue quasiment inexistante ou �tudi�e bri�vement et de mani�re superficielle. Lorsque les professeurs se rendaient � l'�vidence que leurs apprenants n�cessitaient tout de m�me un minimum de bagage th�orique, ils retombaient finalement dans des cours de grammaires hors contexte, ressemblant fortement aux anciennes m�thodes qu'ils redoutaient tant.

Pour rem�dier � cet �tat de faits, une deuxi�me g�n�ration de l'Approche Communicative voit le jour dans les ann�es 90 lors de nouvelles instructions officielles mettant en avant les lacunes en ce qui concerne l'absence de la langue �crite et de la grammaire. Quatre comp�tences indispensables pour le cours de langue sont d�finies dans un ordre pr�cis, � savoir la compr�hension orale, la compr�hension �crite, la production orale, et la production �crite. Ainsi, on met l'accent sur le principe d'une progression coh�rente dans un parcours d'apprentissage qui va du simple au complexe, du g�n�ral au particulier et du connu vers l'inconnu. S'ajoute �galement une cinqui�me comp�tence dite "m�thodologique", qui rejoint l'id�e d'autonomie et de centration sur l'apprenant. Ce dernier est encourag� � acqu�rir des strat�gies d'interaction, d'auto-�valuation et de r�flexion sur son apprentissage. Ainsi la grammaire retrouve sa place en cours de langue, dans le cadre d'une phase de r�flexion en contexte et d'induction des r�gles syntaxiques.

Source:� Nadine Bailly� - Michael Cohen: http://flenet.rediris.es/tourdetoile/NBailly_MCohen.html



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