L'épistémologie constructiviste ou les épistémologies
constructivistes (Jean Piaget), ou encore le constructivisme, est un
courant de l'épistémologie qui considère le caractère construit (et
construisant) de la connaissance et par suite de la réalité.
Le constructivisme, théorie de l’apprentissage, a été développé, entre autres, par Piaget en réaction au behaviorisme qui, d’après lui, limitait trop l’apprentissage à l’association stimulus-réponse. L’approche constructiviste met en avant l’activité et la capacité inhérentes à chaque sujet, ce qui lui permet d’appréhender la réalité qui l’entoure.
Le constructivisme suppose que les connaissances de chaque sujet ne
sont pas une simple "copie" de la réalité, mais une "(re)construction"
de celle-ci. Le constructivisme s'attache à étudier les mécanismes et
processus permettant la construction de la réalité chez les sujets à
partir d'éléments déjà intégrés.
Die konstruktivistischen Lerntheorien : http://paedpsych.jku.at/cicero/LERNEN/Konstruktivistische.pdf + http://arbeitsblaetter.stangl-taller.at/LERNEN/LerntheorienKonstruktive.shtml
Kritik des Konstruktivismus
Pour le constructivisme la langue est une construction, le produit de la résolution de problèmes successifs. Quand l'apprenant se trouve face à une situation nouvelle, il émet des hypothèses, les essaie, les valide ou les invalide, puis les mémorise. Cette construction se fait en fonction des représentations antérieures et des processus de rétroaction qui les modifient.
La langue que l'apprenant développe est une interlangue qui évolue selon un processus d'accomodation-assimilation.
Dans une perpective constructiviste de l'enseignement/apprentissage, la notion d'erreur et son statut sont à redéfinir.
Le constructivisme épistémique
Pour le psychologue suisse Jean Piaget (1896-1980), l'apprentissage est une construction progressive d'un système de plus en plus complexe de savoirs et de savoirs-faire. L'interaction entre l'individu et son environnement est une condition nécessaire à son développement cognitif.Le constructivisme social Le psychologue russe Lev Vigotsky (1896-1934) ajoute que cet apprentissage se fait nécessairement dans un groupe, il s'agit donc d'un apprentissage collaboratif.Le constrcutivisme radical Le constrcutivisme radical de Ernst Von Glaserfed (né en 1917) pose que toute réalité est construite et n'existe pas en soi. Cette théorie remet en cause tout apprentissage guidé de l'exérieur et est donc difficilement applicable à l'enseignement, contrairement aux deux autres courants.
L'apprentissage est fondé sur l'autonomie, c'est
l'apprenant qui "gère" son apprentissage et en est responsable, il
décide du rythme, de la répartition, de l'organisation des actions qui
l'amèneront à atteindre ses objectifs.
En
proposant une approche psycho-sociale des activités cognitives, le
socio-constructivisme remet en cause des modèles psychologiques du développement
cognitif,
centrés sur des mécanismes individuels, et remet au goût du jour des
approches théoriques qui insistent davantage sur les dimensions
sociales dans la formation des compétences.
Les insuffisances du
constructivisme piagétien
Deux
grands courants actuels ont mis en évidence les insuffisances du
constructivisme piagétien (limites dans l'explication de certains types
de résolution de problèmes, structuralisme à ordre total, rôle joué par
les variables sociales dans le développement) pour expliquer le fonctionnement
cognitif de l'enfant en situation de résolution de problèmes et
plus généralement le développement des compétences dans le
domaine des apprentissages.
Il s'agit :
D'un modèle"binaire" à un
modèle"ternaire"
L'idée
fondamentale du socio-constructivisme est qu'il est nécessaire de
passer d'une psychologie"binaire" (interaction individu-tâche) à une
psychologie"ternaire" interaction individu-tâche-alter (4). Le développement
ne peut plus être
considéré comme indépendant de l'apprentissage, et l'apprentissage
ne peut pas être seulement une relation"privée" entre un enfant et un
objet. Dans ce type d'approche, on considère que les variables sociales
sont consubstancielles aux processus d'apprentissage eux-mêmes,
et que tout développement résulte des apprentissages, grâce à l'effet
des mécanismes interindividuels sur les mécanismes intraindividuels.
Les liens entre
apprentissage et développement
Vygotski défend la thèse selon laquelle
il ne peut y avoir de développement
cognitif sans apprentissage
et les processus dont il dépend relèvent donc d'une analyse ternaire
des relations individu-tâche-alter au cours d'interactions de guidage
(au sens large). Cette position s'oppose à la conception behavioriste
maturationniste du
développement intellectuel et à la conception piagétienne, qui
certes reconnaît que les facteurs de milieu (dont l'éducation)
influencent ce développement, mais qui ne
fait pas dépendre le développement cognitif de processus
constructeurs intégrant des variables sociales, réelles ou symboliques
(19).
Pour Vygotski toutes les fonctions
psychiques supérieures
(attention, mémoire, volonté, pensée verbale,...) sont directement
issues de rapports sociaux par transformation de processus
interpersonnels en processus intrapersonnels. Ainsi, le développement
intellectuel ne
peut donc pas être envisagé indépendamment des situations éducatives et
est à considérer comme une conséquence des apprentissages auxquels
l'enfant est confronté :"les processus du développement ne coïncident
pas avec ceux de l'apprentissage mais suivent ces derniers..."
et ce sont les apprentissages qui fondent ce que Vygotski appelle la"zone
proximale de développement" (5).
Les processus mentaux
supérieurs sont de nature
sociale
Selon Vygotski, toutes les fonctions
mentales supérieures
(attention, mémoire, volonté, pensée verbale,...) sont socialement
élaborées (grâce au langage et aux autres systèmes de signes servant à
représenter) et socialement médiatisées, qu'il s'agisse d'activité
concernant les rapports de l'homme avec la nature
(activité"extérieure"), ou d'activité psychique (activité"intérieure").
C'est l'appropriation des instruments (outils techniques et signes),
relevant de l'héritage socio-culturel, qui marque de façon essentielle
le passage des activités élémentaires aux activités mentales
supérieures.
Le rôle de la médiation
sémiotique
Le concept de médiation sémiotique
de la vie mentale joue dans cette conception un rôle fondamental dans
la mesure où Vygotski considère que ce sont les propriétés des signes
et systèmes de signes qui confèrent leur spécificité aux activités
mentales supérieures. Tout comme l'activité sociale humaine sur la
nature est médiatisée par les outils, l'activité intérieure
(c'est-à-dire l'activité psychique) est elle aussi médiatisée par des
signes et systèmes de signes constitutifs des"instruments
psychologiques", élaborés eux aussi par les générations antérieures
:"les instruments psychologiques
sont des élaborations artificielles ; ils sont sociaux par nature et
non pas organiques ou individuels ; ils sont destinés au contrôle des
processus du comportement propre ou de celui des autres, tout comme la
technique est destinée au contrôle des processus de la nature" (2).
Dans les deux cas, les signes et systèmes de signes, en tant que
médiateurs de l'activité psychique, assument en étroite association,
une double fonction de transformation de l'activité et de
représentation (des objets, au sens large, de leurs propriétés, et des
transformations opérées).
De l'interpsychique à
l'intrapsychique
Le
processus fondamental du développement individuel des fonctions
mentales supérieures (ontogénèse), est un processus de socio-genèse à
l'occasion de pratiques sociales de communication. Chez l'individu,
l'appropriation des signes et systèmes de signes constitutifs de son
appareil psychique se fait, selon Vygotski, par transformation de
processus interpersonnels en processus intrapersonnels :"Toute fonction
apparaît deux fois dans le comportement social de l'enfant ; d'abord au
niveau social, entre les personnes (interpsychologique), ensuite à
l'intérieur de l'enfant (intrapsychologique)... Toutes les fonctions
supérieures ont
leurs origines dans les relations réelles entre individus humains"(6).
Ce processus socio-génétique d'appropriation
individuelle des fonctions mentales supérieures se réalise grâce aux médiations
sémiotiques,
se produisant au cours d'échanges interactifs, par transformation de la
fonction sociale et communicative des signes (interpersonnelle) en
fonction individuelle et intellectuelle (intrapersonnelle).
Interactions sociales et
apprentissages
De
nombreux travaux de laboratoire ont montré que les interactions entre
pairs en situation de résolution de problème jouaient un rôle
constructeur sur les compétences
cognitives individuelles. A certaines conditions de pré-requis, de
choix des tâches à résoudre, de l'organisation des dispositifs et de la
dynamique des échanges entre les enfants, ces derniers peuvent tirer
des profits cognitifs importants : aussi bien dans le cas
d'interactions symétriques (sujets à statuts égalitaire) de
co-résolution (7, 8, 9, 10), que dans le cas d'interactions
dissymétriques,
entre un enfant"expert" et un enfant"naïf" (11).
Significations sociales et
apprentissages
Les
effets structurants des significations sociales sur les activités
cognitives ont été également largement attestés dans des dispositifs de
résolution de problèmes. Les travaux sur le marquage social (7,
10, 12)
ont montré que lorsque la tâche fait référence à des régulations
sociales (normes, règles, conventions), les sujets la réussissent mieux
et en tirent des bénéfices cognitifs pour résoudre des tâches à logique
plus abstraite ou voisine. On a pu montrer également dans des tâches de
distribution d'objets (13),
que des pratiques sociales plus ou moins ritualisées et propres à des
contextes particuliers, auxquelles l'enfant est confronté très tôt, et
très fréquemment, visant la résolution d'un problème social, peuvent
être cognitivement structurantes. Comme
l'explique fort clairement Gilly (14)"elles
régulent les comportements sociaux des acteurs (fonction externe) du
double point de vue du but à atteindre, par référence aux normes,
conventions ou règles sociales en vigueur, et de la façon d'y parvenir,
en proposant des modes de traitement socialement éprouvés dans leur
efficacité à atteindre le but visé. Mais elles sont en même temps
organisatrices de la cognition (fonction interne) du double point de
vue de la représentation de la tâche et de son mode de résolution (en
termes de procédures ou de modes de raisonnement)". Les apprentissages
des enfants se font dans le cadre de contextes sociaux et de pratiques
éducatives plus ou moins ritualisés, comme en famille et à l'école. De
ce fait même, et quelle que soit la signification spécifique des
tâches, ces aspects socio-contextuels déterminent pour une bonne part à
la fois le sens que les enfants attribuent aux situations nouvelles et
les stratégies résolutoires qu'ils développent dans ces situations. On
peut ainsi considérer que le traitement par les enfants des
situations-problèmes posées est indissociablement lié au traitement
adaptatif"déjà là", évoqué par la signification de la situation à
résoudre. Ces effets"de contexte" (14, 15, 16, 17) font l'objet
d'interprétation en termes de"contrat"
(contrat didactique, de communication,
expérimental, ) ou en termes de"position sociale" (18).
Les explications de
l'effet des variables sociales
sur les progrès cognitifs
Ces
effets positifs quant aux bénéfices individuels tirés des interactions
sociales font l'objet d'explications différentes : ils peuvent être
expliqués par le mécanisme du conflit socio-cognitif, mais
aussi par le contrôle réciproque des partenaires au cours du
déroulement des tâches et par les effets déstabilisants et
enrichissants des interactions sur la représentation de la tâche en
général et des buts à atteindre ainsi que celle des procédures pour y
parvenir, et sur les procédures de contrôle (7, 8, 10, 14).
Les 4 exigences
fondamentales d'un enseignement socio-constructiviste (21, 22)