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Danse, musique, amour

Au-del� des races, croyances et conditions sociales, le message du ma�tre et ses disciples est un message d'amour universel : toutes les religions, toutes les croyances sont une et ont l'amour pour but ultime.

La s�r�nit� des derviches est impressionnante. Il y a quelque chose de profond�ment mystique
Sur la piste, les derviches vivent pleinement leur danse. Ils se laissent emporter par la pens�e du ma�tre et entra�ner vers Dieu en tteignant l'extase. Cette puissance spirituelle est encore plus forte lorsque, en fin de c�r�monie, se d�roulent pri�res et salut.

Dans les techniques spirituelles du soufisme, la recherche de Dieu par le symbolisme passe, chez certains soufis, par la musique ou la danse qui, disent-ils transcende la pens�e; c'est ce que pratiquait Djalal ed din Roumi, dit Mevlana, le fondateur des derviches tourneurs.

Encarta :
Derviche : turc, du persan darves, � mendiant �, membre d�une classe de musulmans pieux, les sofis�

Extrait de : Catherine Cl�ment (1997) : Le voyage de Th�o. Paris : �ditions du Seuil, p. 462-465:

Si j�ai bien compris ce soir on sort? demanda-t-il.
On sortait, on allait dans un tekk�, ainsi s�appelait l�enclos o� tournaient les derviches. Les invit�s prenaient place dans une tribune dress�e devant un parquet sur lequel le ma�tre ordonnerait les mouvements rituels. Car la danse des derviches �tait une c�r�monie religieuse.
-Derviche, �a veut dire quelque chose? Demanda Th�o
-Disciple. Tout Derviche est soumis � un Cheikh, un ma�tre.
-Le but du tournis, c�est quoi? dit-il. Le vertige?
Non. La danse des derviches n�avait rien d�une danse �tourdissante, au contraire. Lorsqu�elle prenait fin, le derviche ne titubait pas. Il fallait de longues ann�es pour savoir tourner correctement, et cette pratique, elle m�me, existait depuis de long si�cles.
-Montre-moi, sil te plait, supplia Th�o. Juste un peu.
Nasra se releva et posa l�un de ses pieds nus sur l�autre, puis elle leva un bras la paume vers le ciel, �tendit l�autre bras, la paume vers la terre. Ensuite elle pivota sur ses deux pieds crois�s, et se mit � tourner lentement sur elle m�me.
-Je ne peux pas aller plus loin, soupira �t-elle en s�arr�tant, car avant de tourner, il nous faut la musique. Mon ma�tre n�est pas pr�sent, je ne suis pas en �tat de pri�re. Ce que je peux te raconter, c�est pourquoi nous posons un pied sur l�autre.
L�histoire remontait au 18 si�cle, lorsque le fondateur de la secte des derviches, djeladdeddine Roumi, qu�on appelait le Maulana, notre ma�tre, avait rassembler autour de lui des fervents disciples r�unis par le divin amour. Parmi eux se trouvait un cuisinier. Un jour, alors que tournaient les derviches, le cuisinier fut pris d�un tel amour pour son ma�tre, qu�il oublia ses fourneaux et se br�la� cruellement le pied en laissant tomber un plat br�lant. Pour ne pas troubler la pri�re, il se contenta de poser l�autre pied sur le pied br�l�. Alors �mu d�un pareil sacrifice, le ma�tre d�cida de l�honorer: et c��tait en m�moire du simple cuisinier que les derviches commen�aient leur danse en posant l�un de leur pied sur l�autre.
-Attends, dit Th�o. On aime Dieu ou le ma�tre ?
C��tait une question de fond. Car les Soufis cherchaient l�amour divin � travers la personne d�un ma�tre vivant. Pas de pri�res sans ma�tre. Le ma�tre n��tait qu�un vecteur orient� dans la direction de Dieu. On lui devait ob�issance, surtout lorsqu�il pronon�ait des paroles contraires au bon sens et � la raison. Car � travers les mots singuliers du ma�tre passaient les messages de Dieu (�)
Les Soufis trouvaient en d�autres hommes un guide spirituel, pour pratiquer l�islam, mais ils n�attendaient aucune r�surrection, aucun imam. Le ma�tre �tait toujours le descendant d�une longue s�rie de ma�tres qui s��taient transmis le pouvoir de guider les soufis, formant depuis l�aube de l�islam, une cha�ne rayonnante de lumi�res divines. Car seul ces inspir�es savaient rassembler en chacun la part ext�rieur de Dieu, simple reflet terrestre, et sa part int�rieure, par-del� de l�apparence. Les soufis se retiraient du monde et vivaient en �tat de pauvret� (�)
Dans les c�r�monies, la mise �tait des plus sobres, et les soufis devraient se couvrir d�un simple manteau. Cousu de bric et de broc , il �tait fait de laine, Souf en arabe, d�ou venait le nom �soufi� , celui qui porte un manteau de laine, comme autrefois Moise sur le mont Sina� (�)
Nous aimons Dieu et nous nous abandonnons � lui... Mais par principe, nous pensons que seule la part ext�rieure de Dieu diff�re selon les pays et les peuples : Quant � la part int�rieur, c�est la m�me pour tous, universelle en sa lumi�re! Il suffit de s�abandonner au ma�tre qui conduira l��me � son centre v�ritable, loin des embarras de l�apparence (�)

1. Qu�est-ce qu�un tekk� ?
2. Que veut dire derviche ?
3. Qui est djeladdeddine Roumi ?
4. Pourquoi les derviches posent-ils un pied sur l�autre lorsqu�ils dansent?
5. Comment le ma�tre �tait-il choisi ?
6. D�o� vient le mot � soufi � et quelle est son origine ?
7. Quelle assimilation peut-on faire avec l�histoire de la Bible ?
8. Selon les derviches, quelle est la part du culte de Dieu qui diff�re selon les peuples ?
9. Quels sont selon les derviches les attributs de la part ext�rieur et int�rieur de Dieu ?