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�tre et avoir: un film de Nicolas Philibert
Dossier p�dagogique
Niveau: bac

(Dossier et cours interactif sur le syst�me scolaire)
(cf.aussi la fiche p�dagogique de Denise Buntincx)

Synopsis

Un peu partout en France, il existe des �coles � classe unique qui regroupent, autour du m�me ma�tre,� tous les enfants d'un m�me village, de la maternelle au CM2. Celle du film de Nicolas Philibert se situe en pleine Auvergne dans le d�partement du Puy-de-D�me (63) � Saint-�tienne-sur-Usson et r�unit des �l�ves de 4 � 11 ans. De d�cembre 2000 � juin 2001, ce documentaire suit la vie quotidienne de ces enfants et de leur Ma�tre au plus pr�s de leur travail, explorant tour � tour leurs doutes, leurs difficult�s et leurs enthousiasmes. Et comme pour toute œuvre dramatique, il a fait de Jojo, Marie, Olivier, Nathalieet les autres de vrais personnages, rieurs, tristes ou� renferm�s. Tous h�ros d'un �mouvant film sur la transmission du savoir.
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Sensibilisation de l’apprenant au sujet du cin�ma / sondage / tour de table / remue-m�ningnes

����������� Quel r�le et quelle importance le cin�ma joue-t-il dans la vie de l’apprenant? - Download-Word

  1. Est-ce que vous allez souvent au cin�ma?
  2. Quel est votre film pr�f�r�?
  3. Quand avez-vous �t� pour la derni�re fois au cin�ma?
  4. Quel film avez-vous vu?
  5. Quel �tait le th�me du film?
  6. Est-ce que le film vous a plu / d�plu? Dites pourquoi.
  7. Conseilleriez ou d�conseilleriez-vous ce film?
  8. Diriez-vous que vous �tes cin�phile?
  9. Lisez-vous des critiques sur les nouveaux films qui sortent?
  10. Vous laissez-vous conseiller par vos amis?
Personnaliser l’apprentissage et attirer l’attention sur le th�me
en suscitant des �motions par des souvenirs, des associations d’id�es�
  1. Parlez de vos exp�riences � l'�cole maternelle et � l'�cole primaire.
  2. Raconter une anecdote personnelle sur le th�me.
Introduction de moyens langagiers et culturels
  1. Dresser une liste de vocabulaire associ� au th�me de l'�cole, puis, sous forme d'un exercice en cha�ne, inventez une histoire.
  2. Expliquez le syst�me scolaire fran�ais de la maternelle au CM2 et comparez-le avec le syst�me scolaire de votre pays. Puis expliquez et comparez le mod�le allemand et fran�ais jusqu'au baccalaur�at.
  3. �tes-vous pour ou contre une �cole qui fonctionne toute la journ�e?
  4. Un mot du r�alisateur:�Il existe encore, un peu partout en France, ce qu'on appelle des "classes uniques" : de ces classes qui regroupent, autour du m�me ma�tre ou d'une institutrice tous les enfants d'un m�me village, de la maternelle au CM2. La vie de tous les jours, pour le meilleur et pour le pire. C'est dans l'une d'elles, quelque part au cœur de l'Auvergne, que s'est tourn� ce film. -� Quels probl�mes p�dagogiques et sociaux peuvent r�sulter des classes uniques? Notez quelques id�es, puis dressez une liste et discutez-en en plenum.
La classe unique
Les avantages
Les inconv�nients
1. 1.
2. 2.
3. 3.
4. 4.

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�
Activit�s avant la projection du film:
La photo comme source d’activit�s � l’oral comme � l’�crit
( observer, associer, classer, deviner, anticiper, formuler des hypoth�ses, etc.)

Une photo est un t�moignage d’un moment de vie. C’est un document sp�cifique et unique qui apporte des impressions que les mots ne peuvent pas toujours exprimer. La photo stimule l’imagination. En cela, elle est un support pr�cieux dans la classe puisqu’elle suscite des �motions, des questionnements, est source de cr�ativit� et d’expression.


Sorti le 28 ao�t 2002


  1. Avec votre souris, passez sur la photo et notez l'avis de Philippe Descottes sur le film.
  2. D�crivez la photo.
  3. Qu'�voque-t-elle?
  4. Comment interpr�tez-vous le regard du petit gar�on et quel pourrait-�tre son caract�re? �num�rez quelques adjectifs en vous servant du dictionnaire des synonymes.
  5. Comment se sent-il?
  6. A qui montre-t-il ses doigts?
  7. Imaginez une l�gende sous la photo et/ou un slogan publicitaire.
  8. Quelle pourrait-�tre la signification du titre?
  9. Inventez un dialogue entre le p�re et la m�re:: Qu'est-ce que le gra�on vient de faire? Quelle b�tise a-t-il pu commettre?
  10. Contemplez les photos align�es ci-dessous. Puis passez avec la souris sur la photo d'Axel, de Laura et d'Alize et notez les commentaires. Puis inventez une l�gende pour les autres photos.
  11. En tandem, d�crivez le d�roulement d'une journ�e d'un(e) �l�ve de votre choix du lev�e au coucher.


http://chipsquaw.free.fr/etreetavoir/index_2.html
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Axel, 6 ans � Laura, 7 ans � Alize, 3 ans� Jonann, 4 ans� Guillaume, 9 ans Jessie, 4 ans Julien, 10 ans
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Jojo, 4 ans Marie, 4 ans �Jonathan, 10 ans L�titia, 4 ans Nathalie, 11 ans Olivier, 10 ans �

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Lecture d’un texte / rep�rage d’informations /� travail en autonomie ou en �quipe / expression �crite et/ou orale / remise des r�sultats en plenum

De Groote, Jean-Yves : �tre et avoir - un film de Nicolas Philibert. In : �coute 1 (2003) : 66-67.

1Pas d'intrigues, pas d'effets sp�ciaux, pas de com�diens, et m�me pas d'histoire!
Paradoxalement, c'est justement l� tout l'int�r�t de cette superbe production qui ressemble davantage � un documentaire qu'� un film. �tre et avoir nous prom�ne dans des paysages champ�tres de l'Auvergne mais surtout, il nous montre le quotidien, les conflits, les espoirs, les rires et les petits drames de Jojo, de Jessie, de Guillaume... en tout, de 13 galopins �g�s de trois � onze ans, tous aussi touchants d'innocence que de fra�cheur. Leur point commun - ils partagent tous la classe unique de Georges Lopez, instituteur de la petite �cole du village de Saint-�tienne-sur-Usson.
Le ma�tre d'�cole, M. Lopez, est un homme dont, visiblement, l'enseignement est la vocation. Il aime sa classe, son travail et �ses� enfants. La patience, la tendresse et l'humanit� avec lesquelles il s'occupe de ses diablotins en culottes courtes et aux mains tach�es d'encre nous font penser avec �motion � notre �ge tendre.

2Trouver et convaincre
C'est lors de rep�rages en vue de r�aliser un film sur le monde rural et le d�sarroi du milieu agricole, que l'envie est venue au r�alisateur, Nicolas Philibert, de filmer plut�t la vie d'une �cole � la campagne. �Depuis longtemps, j'avais � l'esprit l'id�e d'un film autour de l'apprentissage de la lecture, du calcul et de la vie.� Quatre mois durant, le r�alisateur se met � la recherche d'une �cole qui l'inspire. L'ambiance de la classe du village de Saint-�tienne-sur-Usson, dans le Massif central, et la personnalit� du ma�tre, Georges Lopez, le s�duisent. Le choix est fait.

3Les enfants et leur instituteur acceptent imm�diatement la proposition d'�tre les sujets du prochain film de Nicolas Philibert. Quant aux parents, avertis que les bambins �ne seraient pas film�s � part �gale ni montr�s dans les situations les plus gratifiantes�, ils se montrent malgr� tout , enthousiastes. Huit jours plus tard, une �quipe de six personnes d�barque � l'�cole.

4Observer et �mouvoir
La fra�cheur d'�tre et avoir vient sans doute de l'objectivit� de la cam�ra. Elle n'est qu'un t�moin neutre. Nicolas Philibert pr�cise qu'il n'a cherch� ni � d�noncer, ni � tomber dans le sentimentalisme. Son but �tait de �faire na�tre une �motion, de susciter l'imaginaire.� Et de rajouter : �Filmer un enfant qui regarde les mouches voler est plus int�ressant que de filmer des situations p�dagogiques.�

5Mais le film, qui a connu un gros succ�s en France avec plus d'un million d'entr�es, doit en majeure partie sa r�ussite � la discr�tion de l'�quipe de tournage qui a r�ussi � s'int�grer parfaitement dans la classe, � �tablir une relation de confiance avec les enfants, et � se faire oublier d'eux durant les six mois de tournage. Une gageure lorsque l'on conna�t les difficult�s techniques rencontr�es : pas d'�clairage pour ne pas perturber les �l�ves, prise de son assur�e par un seul perchiste (qui ne savait pas � l'avance qui allait parler), et enfin vigilance de tous les instants afin d'�viter les reflets de l'�quipe sur les fen�tres ou le tableau.

6� propos de ce film sans pr�tention mais d'une fra�cheur roborative, la critique Sophie Grassin �crivait � juste titre dans Premi�re : ��tre et avoir redonne confiance dans l'�tre humain. Avouez que, pour un film, ce n'est pas rien!� Nul doute que M. Lopez, consid�r� maintenant en France comme le pendant masculin d'Am�lie Poulain, va susciter bien des vocations...

7Pour d�couvrir d'autres films de Nicolas Philibert
Un coffret DVD paru aux �ditions Montparnasse reprend quatre des pr�c�dents films-documentaires de Nicolas Philibert, sp�cialiste du genre. Ceux-ci sont �galement disponibles � l'unit�.
La Ville Louvre (1989) : Un film sur l'activit� nocturne du c�l�bre mus�e.
Le Pays des sourds (1992) : Un film qui d�crit le quotidien des personnes atteintes de surdit�.
Un Animal, des animaux (1994) : Un documentaire sur la r�ouverture de la galerie �zoologie� du Museum national d'Histoire naturelle.
La moindre des Choses (1996) Des pensionnaires et des soignants d'une clinique psychiatrique montent une pi�ce de th��tre.
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  1. En quoi le film se distingue-t-il des autres films traditionnels?
  2. O� le film se d�roule-t-il?
  3. Trouvez un autre mot pour les villages champ�tres. Faites une recherche avec un dictionnaire des synonymes.
  4. Qu'est-ce que le film veut nous montrer?
  5. Quel �ge les enfants ont-ils?
  6. Comment sont ces enfants?
  7. Cherchez tous les mots pour enfants et employez-les dans une phrase. Consultez aussi un dictionnaire des synonymes.
  8. Dressez le portrait du ma�tre en utilisant un maximum d'adjectifs qualificatifs.
  9. Comment le sc�nariste en est-il arriv� � tourner ce film?
  10. Quel a �t� son objectif?
  11. Quel travail de recherche le r�alisateur a-t-il effectu�?
  12. Pourquoi a-t-ill choisi le Massif central?
  13. Quels �taient ses desiderata?
  14. � quoi la r�ussite du film est-elle d�?
  15. Cherchez dans le texte l'�quivalent des mots suivants (les verbes � l'infinitif, les noms avec l'article)
a) situation compliqu�e et embarrassante; liaison amoureuse; ensemble des �v�nements qui forment le noeud d'une pi�ce de th��tre, d'un roman, d'un film: une intrigue
b) ce qui a lieu chaque jour: le quotidien
c) avoir de l'affection pour qn.; attachement, sentiment fondamental de sympathie: la tendresse
d) une vive inclination pour une profession: la vocation
e) le monde rurale: champ�tre
f) un synonyme pour galopin: diablotin
g) une situation satisfaisante: gratifiant
h) arriver � l'�cole: d�barquer
i) faire na�tre quelque chose en soi: susciter
j) redoubler d'attention: la vigilance
k) plus: davantage
l) c'est s�r que: nul doute que
m) personne qui certifie qqch.; personne qui assiste � un �v�nement, un fait: un t�moin
n) additionner, soustraire, diviser: le calcul
o) un autre mot pour enfant: le bambin
p) technicien qui tient la perche � son: le perchiste

� Les r�ponses: a) b) c) d) e) f) g) h) i) j) k) l) m) n) o) p)
�
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�R�emploi du mat�riel langagier avec "Hot Potatoes"
Compr�hension orale / lecture cibl�e et r�vision du vocabulaire avec "Hot Potatoes" / travail en autonomie avec corrig�

�
Activit�s pendant le visionnement du film:�
Chaque apprenant devient sp�cialiste dans un domaine dont il sera responsable lors de l’exploitation du film (d�cor, un personnage, la cam�ra, un �pisode, etc.

�

Jojo, 4 ans

Marie, 4 ans

L�titia, 4 ans

Axel, 6 ans

Julien, 10 ans

Olivier, 10 ans

Nathalie, 11�ans

Le Ma�tre, Monsieur Lopez
Activit�s apr�s la projection du film
Premi�res impressions et compr�hension globale�
l'�cole
classe � l'ext�rieur 1
classe � l'ext�rieur 2



classe � l'ext�rieur 3
� Les Films du Losange, classe � l'ext�rieur 4
classe 1



� Les Films du Losange, classe 2
classe 3
classe 4



classe 5
classe6
classe 7



classe 8�
� Les Films du Losange, classe 9
� Les Films du Losange, classe 10




la neige 1
la neige 2
�

�
Compr�hension d�taill�e et interpr�tation�
Compr�hension orale et expression �crite avec corrig�s
Les images parlantes
L'avis de la presse et du spectateur
  1. Je m'appelle Jojo et ... j'ai 4 ans...
  2. Je m'appelle Julien et ... j'ai dix ans...
  3. Je suis ... le Ma�tre dans cette classe unique ...
Expression �crite�
L'avis de la presse et du spectateur
Entretien avec le r�alisateur
Articles parus dans Le Monde et L'Humanit�
Cr�ativit�

Exemples d’activit�s:

Synth�se



Entretien avec le r�alisateur Nicolas Philibert


1. L'id�e du film 2. L'�cole 3. La classe� 4. La classe (2) 5. Le ma�tre 6. Les parents 7. Les enfants 8. Le tournage 9. Conclusion 10. Le titre
1.�Comment est n�e l'id�e du film ?�

Au printemps 2000, j'ai commenc� � imaginer un projet sur le monde rural, et je suis parti en rep�rages � la rencontre d'agriculteurs au bord de la faillite...�
Mais au cours de mes prospections, l'id�e d'un film sur une �cole de village a petit � petit pris le dessus, sans que je sache tr�s bien pourquoi.�
C'est vrai que, depuis longtemps, j'avais envie de faire quelque chose sur l'apprentissage de la lecture, mais cette id�e �tait rest�e en friche, comme toutes ces choses qu'on garde au fond de soi en attendant qu'elles vous fassent signe...�
Chez moi, le d�sir d'un film surgit souvent � l'improviste, d'une suite de hasards... Parfois c'est juste un son, un visage, une situation qui provoque le d�clic.�
Parfois c'est un peu plus, mais disons que cela ne vient jamais d'une �laboration abstraite, d'un savoir livresque ou d'une volont� didactique.�
Bien que mes films soient des documentaires, j'essaie avant tout de raconter des histoires � partir des lieux que j'investis. En somme, par leur forme narrative, leur construction, je crois qu'ils ne sont pas si �loign�s de la fiction.�


2.�Sur quels crit�res avez-vous choisi cette �cole ?�

Beaucoup de gens ne le savent pas, mais il y a encore des milliers d'�coles � classe unique en France. J'ai donc commenc� par d�terminer une r�gion, le Massif Central, parce que je voulais situer le film dans un secteur de moyenne montagne, o� le climat serait rude et l'hiver difficile.�
Par ailleurs, il me semblait essentiel de trouver une classe comportant un effectif r�duit (10 � 12 �l�ves), de sorte que chaque enfant soit identifiable, et puisse devenir un "personnage" du film.�
Je voulais aussi que l'�ventail d'�ges y soit le plus large possible - de la maternelle au CM2 - pour le climat et le charme qui �manent de ces petites communaut�s h�t�rog�nes, et pour le travail si particulier qu'elles exigent de la part des enseignants.�
Et puis, tant qu'� faire, si la classe pouvait �tre spacieuse, lumineuse (il n'�tait pas question d'ajouter de l'�clairage), et si les enfants avaient de bonnes t�tes, cela n'�tait pas de refus.�
Naturellement, je savais que beaucoup de choses reposeraient sur le choix (et les �paules) de l'enseignant, mais sur ce point pourtant d�terminant, j'�tais tr�s ouvert : cela pouvait �tre un homme ou une femme, jeune ou moins jeune, exp�riment�(e) ou non...�
Je savais qu'au bout du compte cela ne donnerait pas le m�me film, mais de ce c�t�-l� je n'avais aucun a priori.�

3.�Comment avez vous proc�d� pour trouver la classe ?

Mes recherches ont dur� pr�s de cinq mois. Au d�but, je m'y suis pris de fa�on tr�s empirique. J'avais quelques contacts en Loz�re, et c'est par l� que j'ai commenc�...
On �tait d�j� mi-juin. Il me restait donc tr�s peu de temps avant les grandes vacances. De fil en aiguille, j'ai tout de m�me visit� pas mal de classes, fait des centaines de kilom�tres sur les petites routes des C�vennes...
Partout, j'�tais bien accueilli, mais aucune de ces classes ne me convenait tout � fait : ici il y avait trop d'enfants, l� pas assez... Bref, d�but juillet, je suis rentr� � Paris bredouille, mais gonfl� � bloc, tr�s soulag� par la fa�on dont le projet �tait re�u.
J'ai alors prospect� de fa�on plus rationnelle, plus large aussi, en m'appuyant sur les inspections acad�miques d'une dizaine de d�par-tements. C'�tait compliqu�...
Il fallait forcer le barrage des secr�tariats, remonter la hi�rarchie, vaincre une certaine m�fiance... D'autant que la formule des classes uniques, favoris�e il y a encore quelques ann�es, n'est plus vraiment en odeur de saintet� aujourd'hui, o� la tendance est au "regroupement p�dagogique" : tous les enfants de la maternelle dans un village, les CP-CE1 dans le village voisin, les grands (CE2, CM1, CM2) dans un troisi�me...
Arriv� aux alentours du 20 octobre, j'avais fini par localiser plus de 400 classes uniques, en avais contact� 300 et visit� une bonne centaine. Mais aucune d'elles ne s'imposait avec �vidence, il y avait toujours quelque chose qui clochait...
Ici, on allait construire un lotissement ; les b�tonni�res seraient en action juste en face de l'�cole. L�, c'�tait la cabine des Marx Brothers : l'espace �tait minuscule, les enfants entass�s, et j'imaginais mal notre �quipe, aussi r�duite soit-elle (un chef op, un assistant -cam�ra, un ing�nieur du son et moi) oblig�e de d�placer les tables avant de tourner un plan !
L� encore, l'institutrice, enceinte, serait en cong�s � partir du mois de mars. D'un point de vue "dramaturgique", j'�tais s�duit par l'id�e qu'un ou une rempla�ante d�barque en cours d'ann�e - et au beau milieu du film - mais les services administratifs m'ont inform� qu'on ne pourrait pas savoir � l'avance qui prendrait la suite.
Devais-je courir le risque de tomber sur quelqu'un qui ne voudrait pas �tre film� ?
Et voil� qu'� la veille des cong�s de la Toussaint, je suis entr� dans l'�cole de ce village du Puy-de-D�me, nich� au coeur du Livradois-Forez - Saint-�tienne sur Usson - et au bout d'un quart d'heure, j'ai eu la conviction d'avoir enfin trouv�...�

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4.�En quoi cette classe vous convenait mieux que les autres ?

Outre le fait qu'elle r�pondait aux crit�res que je m'�tais fix�s (pas trop d'enfants, une grande diversit� d'�ges, etc...), j'ai d'embl�e �t� s�duit par la personnalit� de ce ma�tre chez qui j'ai per�u, sous ses airs un peu autoritaires, une profonde attention, un �tre d�licat et pudique.
J'avais avec moi une petite cam�ra DV, que je sortais chaque fois que je pensais �tre sur une bonne piste. En prenant quelques images de sa classe, j'ai vite compris qu'il ne chercherait pas � se montrer � tout prix sous son meilleur profil, ni � en rajouter.
Pas de d�magogie, pas d'esbroufe... Avec son style un peu traditionnel, j'ai senti qu'il s'imposerait imm�diatement comme un personnage fort, sans pour autant tirer le film dans une direction pass�iste.
Et puis il y avait ces enfants, aux visages tendus par le d�sir d'aller de l'avant, visages tant�t inquiets, tant�t rel�ch�s, souvent dr�les, rieurs, parfois graves, ferm�s, ind�chiffrables...�


5.�Est-ce que le ma�tre a accept� facilement ?

Comme beaucoup d'autres avant lui, il s'est d'abord �tonn� qu'on puisse faire un film de cin�ma sur un sujet aussi fragile : le documentaire est invariablement assimil� � la t�l�, au magazine et au reportage.
J'ai expliqu� mon approche, pr�cisant qu'elle tournait le dos � toute perspective didactique, n'�tant pas l� pour illustrer en images un propos �tabli � l'avance ; approche qui ne se voulait pas davantage fond�e sur le pittoresque ou la nostalgie (Ah, la d�sertification des campagnes ! Ah, une �cole d'un genre en voie de disparition !), mais plut�t sur le d�sir de suivre au plus pr�s le travail et la progression des enfants, de sorte que les spectateurs puissent partager leurs �preuves, leurs r�ussites, leurs moments de d�couragement...
A son tour il m'a parl� de sa classe, de son attachement � cette petite troupe qui l'obligeait encore, apr�s 35 ans d'exp�rience, � adapter per-p�tuellement ses m�thodes de travail, sans cacher qu'il les trouvait lui-m�me un peu classiques, sugg�rant � plusieurs reprises de choisir quelqu'un de plus moderne...
Je me suis efforc� de le rassurer : je n'avais pas l'intention d'examiner � la loupe sa mani�re d'enseigner les fractions ou le participe pass�. Bien s�r, il serait le pivot, le centre de gravit� du film, constamment sous l'oeil de la cam�ra, mais ce qu'on retiendrait de lui, c'est une impression d'ensemble, les contours d'une personnalit�.
Petit � petit, il s'est senti en confiance... A 55 ans, il lui restait un an et demi avant la retraite. Une occasion peut-�tre, � travers cette exp�rience, de finir en beaut�, avant de passer � autre chose. Je lui ai propos� de r�fl�chir quelques jours.
Quarante-huit heures plus tard, il m'a donn� son accord.

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6.�Et les parents, comment ont-ils r�agi ?
























Ils ont �t� partants tout de suite, sans doute en raison de la confiance et du respect qu'il avaient envers ce ma�tre install� parmi eux depuis 20 ans. Pour autant, il m'a paru indispensable de leur dire d'entr�e de jeu que leurs enfants ne seraient pas film�s � part �gale, ni toujours montr�s dans les situations les plus gratifiantes, sans quoi il n'y aurait pas de film, du moins pas d'histoire.�
J'ai �galement anticip� sur la question du montage, pour dire qu'il faudrait �liminer des heures et des heures de rushes, sacrifier sans doute de belles sc�nes, sachant qu'un montage n'est pas un "best-off" mais une construction, qui ob�it tant � ses propres lois qu'aux d�sirs du r�alisateur...
Bref, pour �carter toute ambigu�t�, je voulais affirmer d'embl�e la subjectivit� de mon regard et de mes choix futurs.�
Quant aux enfants, puisque nous leur avons �galement demand� leur accord, ils �taient fiers d'avoir �t� choisis, mais pour �tre honn�te, je doute que les plus petits aient vraiment compris de quoi il s'agissait.


7.�En voyant le film, on a l'impression que les enfants oublient tr�s vite votre pr�sence...

Le premier jour de tournage, nous avons pris le temps de leur expliquer en d�tail � quoi servaient tous nos appareils : la perche, le magn�to, le pied, les objectifs, la cellule, tout y est pass�. Chacun a coll� son oeil dans la cam�ra, jou� avec le zoom, mis le casque sur ses oreilles...
Leur curiosit� en partie assouvie, j'ai expliqu� les r�gles du jeu : nous leur avions montr� comment nous allions travailler, mais � partir de maintenant, ce serait l'inverse. Le ma�tre a repris la classe en main, ils se sont mis au travail, nous aussi, et au bout de trois jours, nous faisions presque partie des meubles.
Naturellement, du premier au dernier jour, nous sommes rest�s aussi discrets que possible pour ne pas freiner la vie du groupe. Ceci �tant, l'id�e qu'on puisse se faire oublier me para�t absurde. Nous �tions en permanence quatre dans la classe ! Du reste, le fait qu'ici ou l� un enfant regarde en direction de la cam�ra ne me d�rangeait pas.
En revanche, j'ai toujours veill� � ce que nous gardions une sorte de "neutralit� bienveillante", sans quoi tout serait all� � vau-l'eau... L'un des buts du jeu �tant de voir comment le ma�tre parvenait � faire travailler simultan�ment 13 �l�ves d'�ges et de niveaux diff�rents, il n'�tait pas question d'aider celui ou celle qui nous demanderait un coup de main. Pas question de rire si l'un d'eux faisait le zouave, ni d'entrer dans le jeu de tel ou tel.
C'�tait parfois difficile, mais chacun son r�le. Pour chaque film, il faut savoir trouver la bonne distance. Ce qui vient s'imprimer sur la pellicule en est directement le reflet.
Evidemment � la r�cr�, si nous n'�tions pas en train de filmer, nous devenions leurs copains. Mais d�s que la classe ou le tournage reprenait, fini de rigoler. Ils ont tr�s vite appris � faire le distinguo.

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8.�Combien de temps �tes-vous rest� dans la classe, et quelles difficult�s avez-vous rencontr�es ?

Le tournage s'est �tal� sur dix semaines - r�parties de d�cembre 2000 � juin 2001 - au cours desquelles nous avons accumul� pr�s de 60 heures de rushes. D'un point de vue technique, c'�tait tr�s difficile. Julien Cloquet �tait seul pour la prise de son. Il fallait couvrir toute la classe et par d�finition, on ne savait jamais � l'avance qui allait intervenir. Du c�t� de l'image, les pi�ges �taient innombrables, nous devions surveiller en permanence nos reflets dans les fen�tres et sur le tableau. Le choix de ne pas ajouter d'�clairage aux n�ons existants laissait peu de profondeur de champ et du coup, aucune marge d'erreur pour le point.�
Mais c'est dans la nature m�me de ce type de tournage, et cela pousse chacun � donner le meilleur de soi.


9.�Le film donne l'impression d'une grande s�r�nit�.
N'avez-vous pas le sentiment d'avoir montr� une �cole un peu trop idyllique ?

C'est vrai que ce ma�tre, par le climat de respect qu'il insuffle dans sa classe, renvoie une belle image de son m�tier ; mais je n'ai pas cherch� � en faire un mod�le, dont les autres n'auraient qu'� s'inspirer. Pendant mes rep�rages, j'ai vu toutes sortes d'enseignants.
Chacun avait son style, ses m�thodes, ses petites recettes, mais presque tous m'ont donn� le sentiment de s'impliquer avec ferveur dans ce qu'ils faisaient.
Idyllique ? Pour moi le film est tr�s ouvert, il laisse � chacun la possibilit� d'y projeter ce qu'il veut, notamment ses propres souvenirs d'enfance... Et en ce qui me concerne, j'y vois une certaine gravit�, voire une certaine violence, m�me si celle-ci demeure contenue.
Avant de faire ce film, je crois que j'avais oubli� � quel point il est difficile d'apprendre, mais aussi de grandir. Cette plong�e � l'�cole me l'a rappel� avec force. C'est l�, peut-�tre, le vrai sujet du film.

� 10. Le titre
Quant au choix du titre - Etre et avoir - il s’est op�r� dans l’urgence et est provisoire. En� tous cas, en faisant r�f�rence aux deux verbes auxiliaires de la langue fran�aise, Nicolas PHILIBERT r�sume parfaitement la vie d’une classe unique.�

Articles de presse:
Un article tir� du journal "Le Monde"
JEAN-MICHEL FRODON � LE MONDE . EDITION DU 20 MAI 2002.
Site web : http://www.lemonde.fr

� Nicolas Philibert, le cin�aste de l'invisible �
Le r�alisateur pr�sente � Cannes son documentaire � Etre ou avoir �, regard attentif et chaleureux sur une classe unique de primaire
AVEC son petit chapeau et sa moustache blonde qui d�g�n�re en barbe mal ras�e autour de ses yeux bleus et rieurs, il a plut�t l'air d'un p�cheur du port de Cannes tout proche que d'un cin�aste invit� par le Festival. Si Nicolas Philibert ne cultive ni le look artiste ni la recherche vestimentaire, il n'affirme pas moins � qui lui demande quelle est son activit� : � Je fais des films. � Des films, pas � des documentaires �, m�me si techniquement la quasi-totalit� de son oeuvre (une quinzaine de titres de toutes dur�es depuis un quart de si�cle) rel�ve de ce domaine. Documentaire o� s'affirme une singularit� de regard et de style, Etre et avoir, pr�sent� en s�ance sp�ciale dans la s�lection officielle, suscite chez Philibert le regret qu'il ne soit projet� que dans la � petite � salle Bu�uel : � j'aurais r�v� d'�tre dans une grande salle, le film gagne � �tre vu par beaucoup de spectateurs ensemble. �

Il l'a d�j� �t�, par les exploitants des salles Art et Essai, qui l'ont pl�biscit�, tout comme les repr�sentants des grands circuits, eux aussi enthousiasm�s par cette description attentive et chaleureuse du fonctionnement d'une classe unique dans un village du Massif central. Avec ce qui semble les moyens les plus �l�mentaires, c'est un chant magnifique et puissant qui s'�l�ve, � tout ce qui contribue � ce que les humains vivent dignement ensemble. Nicolas Philibert se r�jouit de l'accueil unanime que suscite son film, � un moment o� il ne semble pas superflu de rappeler clairement les valeurs essentielles de la d�mocratie.

Mais il y accorde moins d'importance qu'� la v�ritable avant-premi�re du film, � Clermont Ferrand : il n'y a pas de cin�ma � Saint-Etienne-sur-Usson pour montrer aux enfants et � leurs parents ce qu'il avait film� au cours des dix semaines, r�parties entre d�cembre 2000 et juin 2001, o� il avait film�. Leur accueil et celui de l'instituteur, qui est la figure centrale d' Etre et avoir, ont rass�r�n� un cin�aste qui dit accorder une extr�me importance � � ce qu' [il] laisse derri�re [lui], une fois le tournage achev� � : � Je m'empare un petit peu de la vie des gens, il faut leur restituer quelque chose ensuite. � Il a aujourd'hui une occasion d'y revenir en pr�parant la prochaine �dition de quatre de ses longs m�trages ( La Ville Louvre, Le Pays des sourds, Un animal, des animaux et La Moindre des Choses ) en DVD. S'il a choisi de filmer un � coup de gueule � d'Emmanuelle Laborit en compl�ment du Pays des sourds, le bonus de La Moindre des Choses est constitu� d'une conversation avec Jean Oury, le cofondateur (avec F�lix Guattari) de l'institut de psychiatrique de La Borde.

Le cin�aste se souvient y �tre venu pour la premi�re fois plut�t r�ticent � l'id�e de filmer dans ce milieu. Au terme d'une longue visite, Jean Oury constatant sa r�serve lui avait dit qu'il la comprenait : � Ici, il n'y a rien � voir. Mais, si un jour vous avez envie de filmer l'invisible, vous serez le bienvenu. � � Un cin�aste ne r�siste pas � un tel d�fi �, sourit Philibert, avant de souligner que La Moindre des Choses n'est pas un film sur la folie ou sur La Borde, pas plus qu' Etre et avoir n'est un film � sur � l'�cole ou les classes uniques. � Je me m�fie beaucoup des sujets. Lorsqu'on sait � l'avance ce qu'on veut filmer, �a n'a aucun int�r�t, on ne fait pas du cin�ma, tout au plus de l'illustration. Je ne fais pas de films en position d'expert, du haut d'un savoir pr�con�u. A la limite, moins j'en sais, mieux je m'en trouve. Pour tourner Le Pays des sourds, je n'ai pas rencontr� de sp�cialistes ni lu d'ouvrages savants sur la question. Mais j'ai appris le langage des signes. �

Cette disponibilit� flottante aux sollicitations du monde, le r�alisateur avait r�v� de la pousser encore plus loin en proposant � Arte, qui produit la s�rie � Voyages, voyages �, d'aller tenir un journal film� dans une ville choisie par hasard : � Ils ont refus�. Pourtant, n'importe o� il y a � voir, � comprendre, � raconter. � Sur ses tournages, cette pr�sence-absence passe par la recherche de la � bonne distance, tout se joue l� �. Cette bonne distance - qui n'a rien d'un nombre d'or : � chaque cin�aste a la sienne, qui d�finira son style � - est affaire de construction, de rapports humains, autant que de position dans l'espace. Avec son op�rateur et son preneur de son, le r�alisateur n'a pas cherch� � se faire oublier des enfants et du ma�tre pour filmer, mais a �tabli ouvertement les r�gles d'un travail, le sien, articul� � un autre travail, le leur.

Histoire de rencontres

Fils d'un prof de philo fou de cin�ma (il en sera un des premiers enseignants, � la fac de Grenoble, � la fin des ann�es 1960), le jeune Nicolas n'�tait pas destin�, malgr� des d�buts prometteurs, � rester un cancre. Apr�s une licence de philo, il devient stagiaire sur un film magnifique et m�connu du d�but des ann�es 1970, Les Camisards, de Ren� Allio, aussi formateur par son sujet que par ses conditions de fabrication. Ensuite, � ce fut affaire de rencontre, de belles rencontres... �, dit le cin�aste, employant le m�me terme que pour justifier un projet de film ou le lieu et les gens avec lesquels il le mettra en oeuvre.

Sur ce chemin � la fois d�sir� et accept�, parcouru comme il parcourut jadis selon ses propres g�ographies la m�moire picturale dans La Ville Louvre, balis� par l'�ternelle pr�occupation du � vivre ensemble �, qu'il s'agisse de la petite troupe de th��tre de Qui sait ou de la communaut� d'une �cole et d'un village, le cin�aste n'en finit pas de bouger, m�me s'il se d�fie des explicitations trop affich�es. Il reconna�t que lui, qui ne � comprenait rien � la technique �, est devenu son propre monteur, sur film puis, d�sormais, sur ordinateur, tout comme il est devenu son propre cadreur. Il est aussi en train, apr�s plus de dix ans de responsabilit�s au sein de la Soci�t� des r�alisateurs de films, le syndicat des cin�astes, de s'en �loigner : � Je ne suis d�finitivement pas un militant. �

Il pr�f�re poser des questions que donner des r�ponses, et surtout �couter. Pour relancer la parole de Jean Oury, il a propos� � celui-ci une liste de mots que le psychiatre affectionne. Parmi eux, certains comme � connivence � ou � h�t�rog�n�it� � conviennent bien aussi � Nicolas Philibert.


Un article tir� du journal "L'Humanit�"
MICHEL GUILOUX � L’HUMANITE . EDITION DU 20 MAI 2002.
Site web : http://www.humanite.presse.fr/journal/

" Au revoir Monsieur "
Nicolas Philibert a suivi une classe unique durant six mois. Remarquable de justesse.
A Saint-Etienne du Usson, dans le Puy-de-D�me, il y a suffisamment d'enfants pour que l'�cole ne soit pas ferm�e mais pas assez pour plusieurs classes. C'est donc l'instituteur, monsieur Lopez, qui a charge de la classe unique dans laquelle les enfants sont r�unis en trois groupes distincts, les " tout-petits ", les " petits " et les " grands ". Nicolas Philibert a choisi de venir l� en plein hiver, par quoi d�bute le film en de superbes plans de for�ts et routes enneig�es puis le petit visage pench� d'une de ces �coli�res sur la vitre du car de ramassage quotidien. Le d�cor ainsi plant� isole encore plus l'�cole o� nous allons p�n�trer.

L'auteur, entre autres, de la Ville Louvre (1990), du Pays des sourds (1992) ou de La moindre des choses (1996) a toujours opt� pour le plan fixe et les surprises de ce que ses acteurs, les petits comme le grand, ici, vont lui offrir. Elles ne manquent pas. On fera connaissance avec Aliz�, Axel, Guillaume, Jessie, " Jojo ", Johann, Jonathan, Julien, Laura, L�titia, Marie-Elisabeth, Nathalie, Olivier, sans oublier Georges (Lopez), commun�ment appel� " monsieur ".

On assistera � des �chapp�es dans le cadre familial - qui offrent de savoureux moments de d�sarroi parental devant les nouvelles m�thodes d'apprentissage ou la m�moire difficile de ce que l'on doit apprendre � cet �ge-l�. Et le temps passe doucement, mais trop vite pour le spectateur chez qui le film peut agir � plusieurs niveaux. Le moindre n'�tant pas ses propres souvenirs ou exp�riences auxquels renvoient ces petites bouilles en train de d�couvrir le lire, �crire, compter. Avec Etre et avoir, Philibert t�moigne, encore une fois, d'une rare qualit� d'ouverture et d'�coute. Son film parvient � cerner l'enfance, avec une sensibilit� rare � ce qui se joue dans ces instants de la vie et jusque dans la souffrance masqu�e. Cette sensibilit� est celle de Philibert mais aussi, et c'est un autre aspect crucial du film, d'un instit' qui a de la bouteille et d�ploie des tr�sors de vigilance, d'�coute et d'attention. On a aussi l� un beau portrait de fils d'immigr� espagnol devenu un de ces instituteurs pour qui il ne s'agit pas de consid�rer l'enseignement comme un moule, et les t�tes, blondes ou pas, comme des r�ceptacles � remplir de force.

L'apparente modestie de son dispositif est � l'image d'une �criture l�g�re, presque flottante si l'on voulait �tablir un parall�le avec l'�coute psychanalytique, avec laquelle le cin�aste partage un sens aigu de la bienveillance humaine.



L'avis de la presse
http://www.allocine.fr/film/critique_gen_cfilm=35962&affpress=0.html

Les Echos - Annie Coppermann
Mine de rien, ce tr�s joli film est aussi, derri�re sa tendresse et sa limpide simplicit�, un film utile.

Le Monde - Jacques Mandelbaum
On peut � cet �gard classer raisonnablement la sc�ne des adieux au professeur comme une des plus belles fins de l'histoire du cin�ma.

Chronic'art - Jean-Philippe Tess�
La pl�nitude du film na�t de son hors champ : Etre et avoir y embrasse rien moins que le monde entier et le cycle du temps. Le monde qui attend les petits apprentis, le temps qui s'�coule et les fa�onne pour d'autres aventures. La fin de l'ann�e est l�, le ma�tre est au bord des larmes, tout le monde se dit au revoir. Les grands partiront, des nouveaux arriveront, et, si l'on en croit Jojo qui apprend � compter, l'infini est � port�e de leurs doigts t�ch�s d'encre, �ternellement multicolores.

Le Point - Olivier De Bruyn
Passionnant de la premi�re � la derni�re seconde. Un grand film, tout simplement !

Premi�re - Sophie Grassin
Etre et avoir redonne confiance. (...) Confiance - pourquoi ne pas oser le dire ? - dans l'�tre humain. Avouez que, pour un film, ce n'est pas rien.

T�l� Obs Cin�ma - Bernard Achour
(...) Nicolas Philibert parvient non seulement � capter le miracle insaisissable et quotidien de la vie, mais � donner dans un m�me �lan les cl�s d'un avenir auquel nous aspirons tous.

Les Inrockuptibles - Am�lie Dubois
Un film dr�le et grave, �mouvant et captivant.

Positif - Eithne O'Neill
Prises de vue et bande-son s'illuminent de discr�tion.

Les Cahiers du Cin�ma - Vincent Malausa
La simplicit� du dispositif, affranchie de tout propos didactiques, fait toute la fragilit� du dernier film de Nicolas Philibert.

Lib�ration - Didier P�ron
Etre et avoir est d'entr�e de jeu coinc� entre l'imagerie d'Epinal r�publicaine (la transmission heureuse et �galitaire du savoir) et la mi�vrerie "rigolote" des minauderies enfantines (la menace Ecoles des fans). On sent bien que ce double �cueil, ou risque, � la fois int�resse Nicolas Philibert comme handicap � surmonter et le limite.



L'avis des spectateurs
un visiteur
Film �mouvant, sensible, juste, empathique... redonnant du sens � la vie en classe, en groupe... redonnant du sens � la vie !

un visiteur
Super! Un film (eh oui, c'est le terme que j'ai envie d'utiliser...) qui nous sort de l'ordinaire des films qui sont squatt�s par les ACTEURS. Ici, pas d'acteur, mais la vie. Des arr�t, des pauses sur du v�cu. Pas de vitesse, d'abrutissement d'image d�filantes, pas de souffle coup� mais une respiration sur une classe telle qu'elle peuvent exister encore, m�me si ce n'est pas le cas en r�gion parisienne. Mais je comprends qu'il y ait beaucoup de commentaire autour de ce film. Il nous renvoie aussi � notre condition de spectacteur, et d'acteur de notre propre vie...(parce que l'instit finalement, il a un sens � sa vie, et quel g�n�rosit�, derri�re sa rudesse !). Le prof pas trop p�dago, ben oui, �a existe. Ca m'a un peu d�rang�, honn�tement, mais bon c'est la vie... La VIE, c'est pas du cin�ma...

un visiteur
A voir absolument, 104 minutes de bonheur pour un documentaire qui ne se veut pas le reflet de l'�cole en g�n�ral mais d'une �cole � classe unique.

un visiteur
C'est un film touchant, plein de charme en fait un vrai bonheur. Ce genre de cin�ma o� la vie joue son propre r�le nous rappelle que la simplicit� et le r�alisme peuvent encore nous �mouvoir.

un visiteur
Les gens qui n'ont pas aim� ce film devraient retirer les oeill�res qui les plongent directement sur leur nombril ! Ce film est un ravissement, une bouff�e d'air � notre violence citadine. Merci encore.
Julia

un visiteur
Que du bonheur !
Quand on imagine les difficult�s techniques qu'il y a � filmer des enfants, on est en que plus admiratif. Du cin�ma qui n'affiche pas "La loi au dessus des lois" mais qui pourrait afficher "du cin� au dessus de la m�diocrit� des flingues".

un visiteur
Un magnifique documentaire o� on ressent beaucoup d'�motions et de grands fous rires.

un visiteur
Un d�lice, une gourmandise... D'une fra�cheur, d'une sinc�rit�, d'une beaut� naturelle et simple... Un moment de cin�ma �poustouflant !
Je retiens surtout la profondeur du film, tous les moments d'exception qu'il nous offre, ces merveilleuses touches d'humanit� que dispense M. Lopez, cet instituteur d'une si belle qualit� d'�me... Et puis il y a "Jojo" (celui qui figure sur l'affiche) et tous les autres, avec leurs rires et leurs drames... Vraiment, un r�gal !
Le film s'ouvre sur une temp�te de neige, lors d'un hiver tr�s rigoureux... Les vaches sont quelque peu r�calcitrantes... Il y a de la nervosit� dans l'air... Puis tout se calme. On entre pour la premi�re fois dans la classe. La pi�ce semble vide. Les chaises sont sur les tables... On sent qu'ici il fait chaud, il fait bon. Plan fixe... et tout � coup, au d�tour d'une all�e, une tortue, puis deux, qui avancent lentement, si lentement. Ici, tout est calme et s�r�nit�. On est au coeur de l'amour pur... d'un ma�tre pour ses �l�ves...

un visiteur
IL �tait une fois un gentil film, qui n'avait aucune raison de marquer les esprits. Ce n'�tait pas la derni�re production du r�alisateur � la mode, ni un film innovateur en mati�re d'effets sp�ciaux, ni non plus un film deffrayant la chronique. Et, pire que �a, c'est un documentaire. Et pourtant... tomber sur ce film par pur hasard est un mensonge.
C'est un film sans pr�tention qui vaut tous les grands, qu'ils soient documentaires ou films. L'univers m'a, j'avoue, beaucoup fait penser � celui de "Ca commence aujourd'hui", bien que celui-ci soit une fiction et l'autre un documentaire. Preuve que les deux sont tout autant r�alistes !
On ne peut que s'attacher � ses petits gamins, � leurs probl�mes, � leurs familles... et on pleurerait presque avec le professeur quand sonne l'heure des grandes vacances...

un visiteur
Tendresse, enfance �panouie et travail scolaire font la recette de ce film tr�s chaleureux.

un visiteur
Etre et avoir est un tr�s beau documentaire sur les classes uniques, comme il en existe en France et ailleurs ! Moi, je n'ai pas connu ce genre de classe !
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Documentaire et structure dramaturgique
http://www.cndp.fr/lesScripts/bandeau/bandeau.asp?bas=http://www.cndp.fr/actualites/question/etreavoir/etre1.htm
Quand on lui demande quelle est son activit�, Nicolas Philibert r�pond qu'il � fait des films �, pas des documentaires. Avec son d�but (ramassage des �l�ves au petit matin), son milieu (travail quotidien ponctu� de p�rip�ties) et sa fin (visite au coll�ge et vacances), � �tre et avoir � repose sur une structure dramaturgique lin�aire. Comme un bon � metteur en sc�ne � classique, l'auteur prend d'abord soin d'inscrire son histoire dans une g�ographie rurale bient�t rythm�e au gr� des saisons et des travaux des champs. Les diff�rents protagonistes sont ensuite hi�rarchis�s selon un sch�ma narratif type qui les fait �merger du groupe et les rend parfaitement identifiables : personnages principaux (l'instituteur monsieur Lopez, Jojo...), personnages secondaires, personnages qui �mergent (Nathalie) ou qui s'estompent (Axel), ceux qui enfin ne font qu'une apparition. La narration, extr�mement � pos�e � gr�ce � son filmage en plan-s�quence et � la grande s�r�nit� qui se d�gage de l'instituteur, est constitu�e d'une s�rie de sayn�tes auxquelles il est amusant de donner un titre (� Axel et ses fant�mes �, � Deux vilains bagarreurs �, � Jojo et son "horizontal" �...).
Les �motions sont nombreuses dans � �tre et avoir �. Les � dialogues � puisent souvent � la source de la dr�lerie naturelle des enfants et r�servent au film de grands moments comiques. Pour autant, la gravit� n'en est pas exclue. On se souviendra en particulier de cette sc�ne d�chirante de Julien confiant � monsieur Lopez la grave maladie de son p�re.
Enfin, le regard de Nicolas Philibert ne se limite pas au petit th��tre de l'�cole. Pour lui, la vie de famille, moment privil�gi� des devoirs � la maison, des travaux � la ferme ou de la d�tente sur un v�lo, est importante. Aussi occupe-t-elle une place discr�te mais r�currente � l'�cran. Sa pr�sence permet d'�tendre l'espace de la repr�sentation de la vie des enfants et d'en renforcer consid�rablement la richesse psychologique.
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Carte des r�gions


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Les d�partements de l'Auvergne

Canton de Sauxillanges dans le d�partement 63 du Puy-de-Dome

Puy-de-Dome 63


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La commune Saint-�tienne-sur-Usson en chiffres :
Code postal : 63580 - Population : 232 - Superficie : 1558 ha


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Allez sur le site de la commune de Saint-�tienne-sur-Usson� et visitez l'�cole � classe unique d'autrefois






Vocabulaire

davantage - mehr
champ�tre - l�ndlich
le quotidien - der Alltag
le galopin - der Bengel
touchant,e - r�hrend
l'innocence (f) - die Unschuld
la classe unique - die Zwergschule
la vocation - die Berufung
la tendresse - die Z�rtlichkeit
l'humanit� (f) - die Menschlichkeit
le diablotin - das Teufelchen
tach�,e de d'encre - mit Tintenflecken
�
�
�

le rep�raqe - die Recherchen
rural,e - l�ndlich
le d�sarroi - die Bedr�ngnis
plu�t - eher
avoir � l'esprit (m) - denken an
l'apprentissage (m) - das Erlernen
le calcul - das Rechnen
s�duire - begeistern
la proposition - das Angebot
averti,e - unterrichtet
le bambin - das Kind
� part �gale - gleich viel
gratifiant,e - befriedigend
d�barquer (fam.) - eintreffen
�
�
�

le t�moin - der Zeuge
d�noncer - aufdecken
faire na�tre, susciter - hervorrufen
l'entr�e (f) - die verkaufte Eintrittskarte
la relation de confiance - das Vertrauensverh�ltnis
la gageure - das Ding der Unm�glichkeit
perturber - st�ren
la prise de son - die Tonaufnahme
le perchiste - der Mikrofontr�ger
� l'avance - vorher
la vigilance - die Wachsamke�t
le reflet - die Spiegelung
le tableau - die Schultafel
sans pr�tention (f) - schlicht
roboratif,ve - anregend
avouer - zugeben
nul doute que - sicher
�
�

le sourd - der Geh�rlose
la surdit� - die Taubheit
le pensionnaire - der station�re Patient
le soignant - die Pflegekraft
�

Sites internet � consutler:

http://chipsquaw.free.fr/etreetavoir/index_2.html - Le site officiel du film
http://www.cndp.fr/lesScripts/bandeau/bandeau.asp?bas=http://www.cndp.fr/actualites/question/etreavoir/etre1.htm
http://www.cndp.fr/lesScripts/bandeau/bandeau.asp?bas=http://www.cndp.fr/actualites/question/etreavoir/etre1.htm
http://www.allocine.fr/film/galerie.html?cfilm=35962&rc=5
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