Figures de style

 allégorie :figure de style qui consiste à personnifier une idée.
 
 alliance de mots : il s’agit de la figure de style nommée aussi «oxymore» qui consiste à associer deux
 termes de sens opposés.
 exemple : «l’obscure clarté» (Corneille).

 allitération : répétition de plusieurs consonnes identiques.
 exemple : «Pour qui sont ces serpent qui sifflent sur vos têtes ?» (Racine)

 amplification : figure de style qui consiste à faire progresser l’idée par une énumération de termes
 de plus en plus forts et souvent de longueur croissante.

 anaphore : figure de style qui consiste à commencer une série de phrases ou de vers par le même mot
 ou expression.
 exemple : «Avec la mer... Avec le vent... Avec des cathédrales... Avec un ciel... etc.»

 antihéros : personnage qui ne possède aucune des qualités attribuées généralement au héros (courage,
 moralité...).

 antinomie : contradiction entre deux notions, idées, thèses.
 exemple : Pour Sartre la liberté humaine et l’existence de Dieu sont antinomiques.

 antiphrase : figure de style qui consiste à dire le contraire de ce que l’on pense. Elle est le procédé
 essentiel de l’ironie.
 exemple : dire à un enfant qui a fait pipi au lit : « C’est du propre ! »

 antithèse :
 1) Figure de style qui consiste à opposer deux termes ou deux expressions dans une même phrase.
 2) Point de vue opposé à une thèse précédemment exposée.

 antonyme : mot de sens opposé à celui d’un autre
 exemple : «richesse» et «pauvreté».

 assonance :
 1) Répétition de la même voyelle accentuée à la fin de deux vers :
 exemple : file/rime ; lobe/pomme ; nu/cru (celle-ci est aussi une rime).
 2) Répétition de voyelles :
 exemple : «Tout m’afflige et me nuit, et conspire à me nuire.» (Corneille)

 bovarysme : trait psychologique qui consiste, à l’instar de Madame Bovary (Flaubert), à n’être jamais
 satisfait de la vie quotidienne, à se bercer d’illusions et à rechercher une vie romanesque.

 burlesque :
 a) Historiquement le burlesque est une forme de comique parodique, bouffon, en vogue au milieu du
 XVII ème siècle. Il ridiculise les modèles de la littérature épique et du style précieux

 champ lexical : ensemble des mots utilisés pour désigner une notion.
 exemple : «pneu, carrosserie, volant, coffre... » appartiennent au champ lexical de la voiture.

 champ sémantique : ensemble des sens qu’un mot prend dans un énoncé donné.
 exemple : le champ sémantique du mot «aimer» recouvre l’amour entre les hommes, l’amour paternel ou
 maternel, l’amour conjugal...

 chiasme : figure de style qui consiste à inverser l’ordre des termes qui s’opposent (on a toujours une
 disposition croisée).
 exemple :
 - «Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger» (Molière)

 connotation : sens second d’un mot.

 coup de théâtre : au théâtre, brusque revirement de situation.

 dénotation : sens premier d’un mot.
 exemple : la dénotation du mot «araignée» est arachnide.

 dichotomie : division nette entre deux réalités qu’on sépare nettement et qu’on oppose .

 ellipse : figure de style qui consiste à omettre un ou plusieurs éléments en principe nécessaires à la
 compréhension du texte, pour produire un effet de raccourci. L’ellipse nous oblige toujours à rétablir
 mentalement ce que l’auteur passe sous silence. Des ellipses peuvent également apparaître dans des
 récits ou des films, dans la mesure où certains événements ne sont pas évoqués.
 exemple : « Pris ou non, exécuté ou non, peu importait.» (Malraux)

 emphase : exagération verbale. Un style emphatique est ampoulé, grandiloquent, pompeux.

 enjambement : en versification l’enjambement est un procédé qui consiste à faire «déborder» une
 phrase d’un vers sur le vers suivant ; la compréhension du premier vers est impossible sans la
 lecture de la partie de la phrase rejetée dans le second.
 énumération : procédé qui consiste à énoncer successivement les différentes partie d’un tout.

  euphémisme : figure de style qui consiste à atténuer la réalité dont on parle, par l’emploi d’une
 expression indirecte qui l’adoucit (disparu pour mort, petit coin pour cabinet, maladie de longue durée
 pour cancer. Il atténue une réalité afin de ne pas choquer l’interlocuteur (un professeur qui écrit
 sur une copie médiocre : «Il y a des progrès possibles.»).

 figuré (sens) : sens second de certains mots.

 figure de rhétorique : figure de style et procédé qui concernent plus particulièrement l’art du
 discours.

 focalisation : point de vue qui permet de préciser d’où et comment, dans une oeuvre littéraire, les
 faits, les personnages, les objets... sont perçus. Le narrateur peut être extérieur au récit et en
 même temps analyser le caractère des personnages comme un Dieu qui voit tout et sait tout ou il peut être intérieur au récit. Dans le premier cas il s'agit d'un narrateur témoin extérieur au récit qui se contente de décrire ce qu’il voit sans rien analyser; dans le deuxième cas il s'agit d'un narrateur omniscient ou d'une focalisation omnisciente ou zéro et dans le troisième cas d'un narrateur personnage. Le narrateur est lui-même un personnage qui découvre petit à petit les choses et les personnes qui l'entourent.

  gradation : succession de mots dont les significations ont une intensité croissante ou décroissante
 exemple : « Je me meurs, je suis mort, je suis enterré.» (Molière)

 hymne : poème lyrique célébrant un personnage, une idée ou une réalité morale, un grand sentiment,
 une patrie...

 hyperbole : figure de style qui consiste à exagérer l’expression de sa pensée.
 exemples :
 • «Peuple qui, de ton sang, écrivit la légende» (Edmond Rostand)
 • «J’étais mort de peur !» 

 indirect (style) : procédé qui consiste à rapporter les paroles de quelqu’un sous la forme d’une
 proposition subordonnée.
 exemple : «Elle lui dit qu’elle l’aimait.»

 indirect libre (style) : procédé qui consiste à rapporter d’une manière indirecte les paroles de
 quelqu’un en supprimant la subordination
 exemple :
 «Rieux répondit qu’il n’avait pas décrit un syndrome, il avait décrit ce qu’il avait vu.» (Camus)

 ironie : figure de style, fondée le plus souvent sur l’antiphrase, qui consiste à exprimer le contraire
 de ce que l’on pense pour mieux faire comprendre qu’en réalité, on pense le contraire de ce que l’on
 dit.
 exemple : dire à un enfant turbulent : « Quel gentil pinson !»

 kafkaïen : se dit d’une situation ou d’une atmosphère qui rappelle l’univers oppressant, absurde et
 cauchemardesque des romans de Kafka.
 exemple : «L’administration est parfois kafkaïenne.»

 leitmotiv : image (ou thème) qui se répète dans une oeuvre artistique.

 lexique :
 a) Dictionnaire restreint, consacré au vocabulaire particulier d’une science ou d’une technique
 (lexique de la philosophie, des termes musicaux...).
 b) Ensemble des mots qui constituent la langue d’une communauté.

 litote : figure de style qui consiste à dire le moins pour, en réalité, faire entendre le plus. Son but
 est souvent de modérer les éloges ou les aveux. Elle procède fréquemment par la négation du
 contraire.
 exemples :
 • «Ce n’est pas la grande forme» pour «je suis au plus mal».
 • «Pas génial» pour «franchement nul».
 • «Pas mauvais» pour «très bon».
 • «Va, je ne te hais point» (Corneille), pour «Je t’aime beaucoup».
 • Un professeur qui écrit sur une copie médiocre : «Ce n’est pas génial»
 

 mal du siècle : état d’âme caractéristique de la jeunesse romantique au XIX ème siècle (un sentiment
 fait de mélancolie et d’inquiétude).

 marivaudage : style propre au théâtre de Marivaux (langage raffiné et complexe de personnages qui
 jouent avec les sentiments amoureux).

 métaphore : figure de style qui consiste à remplacer un mot (ou un un groupe de mots) par un autre
 mot en vertu d’un rapport de sens entre les deux termes.
 exemple : la phrase «tes yeux sont bleus comme l’océan» devient «l’océan de tes yeux» (le sème
 commun entre le mot «océan» et le mot «yeux» est la couleur).

 métonymie : figure de style qui consiste à remplacer un terme par un autre terme qui est dans un
 rapport de contiguïté ou de liaison avec le premier (une relation étroite unit ces deux termes). On
 observe les cas suivants :
 • La cause pour l’effet : «boire la mort» pour «boire le poison» qui entraîne la mort.
 • Le lieu d’origine pour la chose : «fumer un havane» (un cigare originaire de La Havane).
 • Le contenant pour le contenu (ou vice versa) : «boire un verre» (boire le contenu d’un verre).
 • Le symbole pour le symbolisé : «J’ai quitté la robe pour l’épée» pour «J’ai abandonné la
 magistrature pour le métier des armes.»

 monologue : mot qui appartient au vocabulaire théâtral pour désigner une scène dans laquelle un
 personnage parle seul, pour lui-même ou pour les spectateurs.

 monologue intérieur : procédé qui nous dévoile la pensée d’un personnage au moment même de sa
 formation (pensée livrée telle quelle dans un désordre apparent). Les pensées, qui se déroulent dans
 la conscience du personnage, sont, bien entendu, exprimées à la première personne du singulier.

 narrateur : voix qui raconte la fiction.

 narration : manière de raconter les événements.

 niveau de langue : niveau de langage auquel choisit de s’exprimer un auteur. On distingue trois
 niveaux ou registres de langue :
 a) le niveau familier (termes et images argotiques et populaires, syntaxe du langage parlé...).
 b) le niveau courant (style correct).
 c) le niveau soutenu (style littéraire : vocabulaire recherché, soin des figures de style...).

 néologisme : mot nouveau.

 onomatopée : création d’un mot dont les sonorités sont censées reproduire le bruit qu’il désigne ou
 évoquer la chose qui produit ce bruit.
 exemple : «boum», «crac», «roucoulement»...

 oxymore (ou oxymoron) : voir alliance de mots.

 paradoxe : énoncé qui présente des arguments qui vont à l’encontre des opinions généralement
 admises.
 exemple: «Il avait le don de paresse et donc d’organisation.» (certains paresseux simplifient leur
 travail en l’organisant mieux)

 paraphrase : opération de reformulation qui consiste à redire d’une autre manière ce qui a déjà été
 dit. La paraphrase peut avoir un sens péjoratif, dans la mesure où de nombreux étudiants, par
 exemple, répètent les phrases d’un auteur sans les expliquer ou les analyser.

 parodie : imitation caricaturale, burlesque, d’une oeuvre connue (sérieuse).

  personnification : procédé stylistique qui consiste à présenter comme un être animé une notion, une
 abstraction, une chose ou toute forme de réalité inanimée.
 exemple :
 « Il appelle la Mort. Elle vient sans tarder,
 Lui demande ce qu’il faut faire» (La Fontaine)

 pléonasme : expression qui consiste à donner deux fois la même information. Redondance fautive sauf
 si elle est créée dans un but volontaire («applaudir des deux mains»).

 polémique (style) : qui, par son ton combatif, cherche à susciter des réactions vives chez le lecteur.

 polysémie : propriété d’un terme qui a plusieurs sens selon les contextes.
 exemple : le mot «amour».

 rhétorique : art de bien parler (ensemble des procédés oratoires employés pour produire un discours
 convaincant). La rhétorique comprend notamment les figures de rhétorique et les figures de style.

 rime : homophonie (identité de sons) à la fin de deux ou plusieurs vers de la dernière voyelle sonore
 et de tout ce qui peut la suivre.
 exemples :
 - ravi et midi, patrie et servie, village et branchage, terre et mystère sont des rimes.
 - mène et règne, ramure et solitude sont des assonances (voir le mot).

 Si la rime est limitée à une seule voyelle, elle est PAUVRE (ravi et midi, patrie et servie).
 La rime est SUFFISANTE si elle porte sur la dernière voyelle sonore et la consonne qui suit
 (village et branchage, tours et velours).
 La rime est RICHE quand l’homophonie s’étend à la consonne qui précède la dernière voyelle sonore
 (acier et coursier, terre et mystère).

 Les rimes sont FÉMININES si elles se terminent par un e muet (pleurent et meurent, père et amère
 ) ; elles sont MASCULINES dans le cas contraire.

 Les rimes peuvent être :
 - SUIVIES : elles se succèdent par groupe de deux (deux masculines, deux féminines ou vice versa).
 - CROISÉES : les vers se répondent de deux en deux (à un vers masculin succède toujours un vers
 féminin).
 - EMBRASSÉES : deux vers d’une espèce sont encadrés par deux vers de l’autre espèce.
 - REDOUBLÉES : il y trois vers ou plus sur la même rime.
 - MÊLÉES : les vers se suivent sans ordre précis.

  rythme (en versification) : le rythme du vers est marqué par le retour à intervalles déterminés d’un
 certain nombre de syllabes accentuées.

  synesthésie : association de sensations diverses.
 exemples : une couleur criarde, un parfum savoureux...

  Zeugma : figure de style qui consiste, pour éviter de répéter un terme, à lui donner plusieurs
 compléments de nature différente.
 exemples : «Je lui ai porté une lettre et un coup de pied.» ; «Il sauta la barrière et son repas.»